La clé descend…

Le monde n’est que couleurs
Il nous faut les saisir, arrêter la grisaille
Stopper l’ennui, la peur, la rage
Dans les nuages tu aperçois une petite clé qui descend…
Attrape-la
Laisse-toi envahir par la beauté des choses
Par le chant d’un oiseau qui joue à cache-cache dans le feuillage roux
Ecoute-le
Il t’offre la vie
Avale la couleur d’espoir de son roucoulement
Laisse-toi emporter par la vague qui claque sur le gris de la roche
Le soir elle bordera inexorablement le sable doré et bercera tes songes
Laisse-toi interpeller par les feuilles jaunes qui craquent sous ton avancée dans la forêt, forêt qui n’est plus trop profonde on le sait
Les arbres ont été coupés, arrachés
Les racines piétinées soupirent épuisées
Tout fout le camp entend-on !
Comme ce rêve dans ton somme, égaré dans des problèmes gris qui empêchent la lumière de te choyer et qui au réveil  laisse ton cœur plombé
Ne te laisse pas emporter par la désespérance
Dans les nuages tu aperçois une petite clé qui descend…
Prends-la
Laisse les larmes s’évaporer
Avance
Ouvre l’espace de ta tente , emplis le vide noir de teintes enchantées
La vie n’est que couleurs
Lutte pour les atteindre, une à une
L’arc  en ciel de ton âme va tout faire vibrer
Touche, bois, avale, respire les couleurs du Ciel
Sa palette est pour toi
Quand le rose pastel étale sa langueur, quand le gris se dissipe et que le bleu renaît, quand la Lumière, glorieuse et victorieuse,  gagne sur le terrain miné, serre la clé des songes dans ta menotte fatiguée, laisse les larmes amères s’évaporer et ouvre très grand la porte de la Paix …

« Élargis l’espace de ta tente ; qu’on déploie les tentures de ta demeure ; ne les retiens pas ; allonge les cordages et affermis les pieux. »  Esaïe 54.2

 Annick SB    novembre 2018