Théâtre

Débat Involontaire

SCÈNE UNIQUE

Un homme, à genoux sur la scène, lève les mains au ciel dans un cri d’agonie.

HOMME : Ah, Seigneur ! Ce fardeau est trop lourd pour moi ! Quand viendras-tu enfin à mon secours ?

DIEU : Je suis là.

HOMME : Ah ! Quelle grâce ! Voilà une réponse !

DIEU : Pourquoi ne déposes-tu donc pas ton fardeau à mes pieds ?

HOMME : Le puis-je vraiment ?

DIEU : Puisque je le demande.

HOMME : Gloire à l’Éternel ! Il vient à mon secours !

DIEU : Et ton fardeau, il vient ?

HOMME : Ah, oui, le voilà.

L’homme se défait de ce qui encombre ses épaules et le pose à terre. Après quoi, il se lève, tout heureux. Il fait mine de s’en aller, puis hésite.

HOMME : Oh, et Dieu…

DIEU : Oui ?

HOMME : S’il y a le moindre souci, tu sais où m’appeler.

DIEU : Pourquoi t’appellerais-je si je contrôle toute situation ?

HOMME : Je ne sais pas… Peut-être que toi aussi tu te lasseras de ce fardeau.

DIEU : Va avec ma paix et ne te soucie plus de cela.

HOMME, en faisant quelques pas en arrière, puis revenant à la charge : ne puis-je pas prendre rien qu’un petit bout du fardeau, juste au cas où ? Un petit bout, ce n’est rien… C’est léger !

DIEU : C’est un fardeau trop grand pour la faible créature qu’est l’homme. Laisse-moi m’en occuper, Moi qui suis infaillible. Au contraire, prends Mon fardeau, lui beaucoup plus léger.

Sur la scène tombe un tout petit bout de croix. L’homme s’en saisit, le soupèse et soupire. Après quoi, il feigne le poids invisible de l’objet.

HOMME : Mais je n’arriverai jamais à porter ceci ! Ne puis-je pas prendre un bout de mon fardeau à la place ?

Son grand fardeau d’autrefois réapparaît devant l’homme, soulagé.

DIEU : Je prends tout ou rien. Que désires-tu ?

HOMME, s’en saisissant à nouveau : Eh, bien, je le reprends !

DIEU : Alors, va.

L’homme se hisse difficilement sur ses genoux et sifflote gaiement. Il produit quelques pas, mais sa peine est trop grande et il retombe à genoux.

HOMME : Ah, Seigneur ! Ce fardeau est trop lourd pour moi ! Quand viendras-tu enfin à mon secours ?

Le rideau se ferme sur l’homme éreinté.

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Cette petite scène (vous l’aurez compris je l’espère, pleine d’humour) n’est pas sans rappeler une triste vérité : en tant que chrétien, il est souvent difficile de s’en remettre entièrement au Seigneur. De par notre nature, nous avons besoin de contrôler, d’avoir les mains sur le volant de chaque détail qui compose notre petite vie. Nous laissons alors ces fardeaux nous accaparer et, même si nous désirons nous en débarrasser, nous peinons à les placer entre les mains du Seigneur pour ne plus jamais s’en soucier.

Depuis le début, Dieu nous propose son aide, mais nous ne l’écoutons pas. Seuls comptent nos jérémiades et une réponse à ces dernières. Et lorsque nous en obtenons une, rare sont les fois où nous agissons en conséquence.

Le fardeau que Dieu nous donne est léger puisque tout a déjà été accompli à la croix ! Ce n’est certes pas évident d’être chrétien tous les jours et de confronter notre foi au quotidien et aux choses de ce monde, mais grâce à Dieu nous ne succombons pas. C’est un fardeau que tous, sans exception, peut porter, en échange du notre qu’Il se propose de porter à notre place.

Malheureusement, il est difficile parfois de se défaire de certaines mauvaises habitudes ou tentations, c’est pourquoi si nous déposons notre fardeau à Ses pieds, nous avons tendance à vouloir nous en ressaisir. Et alors, tout recommence…

Nous ne pouvons rien faire par nous même. C’est cette vérité que nous nous devons d’accepter !

La Plume Messagère

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