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Mon petit bonheur

Il est un havre de paix à quelques centaines de mètres de ma demeure, huit cents pour être exacte. Un havre de paix à quelques centaines de pas seulement, que je peux gagner en hâte lorsque je me sens triste ou en flânant pour humer le parfum du chemin, lorsque je me sens d’humeur tranquille. Un cadeau qu’il faut attendre avant de déballer, le temps d’y parvenir, le chemin gravir, le temps de se préparer à goûter et apprécier.

Ce havre de paix m’accueille bras grands ouverts chaque jour, que mon cœur soit léger ou qu’il soit plus lourd. Sa surface est lisse ou agitée selon les jours, bleutée, verdâtre et même dorée lorsque le soleil l’illumine de ses rayons étincelants. En hiver, elle gèle et on n’en distingue plus la profondeur. Il est bordé de roseaux, de saule et autres plantes aquatiques dont je ne connais pas le nom. Les canards et hérons y trouvent refuge et nourriture car il abrite de nombreux poissons comme les carpes, les brochets ou les tanches qu’on aperçoit parfois en transparence depuis la rive. C’est un paradis pour les pêcheurs qui s’assoient juste au bord, installent siège, appâts et canne et patientent des heures durant, les yeux fixés sur l’étendue d’eau limpide qui s’offre à eux. J’ai toujours été fascinée par leur patience, leur détermination et leur calme immobile, saisissant contraste avec moi qui effectue plusieurs tours dans une marche parfois rapide.

L’étang… un étang à deux visages, séparés par une petite berge. Deux parties qui communiquent, le petit remplissant le gros lorsqu’il déborde. Sur la petite berge qui les sépare, un banc comme une invitation à s’arrêter, se poser, réfléchir, à rêver, méditer et remercier… Un étang qui abrite une petite île et parfois quelques visiteurs inattendus comme des ragondins. Un étang où se rafraîchissent les trois chiens qui m’accompagnent en balade. A quelques dizaines de mètres tout autour, une douzaine de peupliers – ou peut-être davantage – pointent fièrement vers le Ciel, comme des index levés vers le Créateur, comme pour dire aux marcheurs et pêcheurs : « Lève les yeux vers la Source ! ».

Cet étang me révèle si souvent le visage de mon Créateur, accueillant, doux, éternel. Il m’invite à revenir à la Source. Source de paix et de fraîcheur, il m’invite au repos, à la reconnaissance. C’est un petit coin d’éternité où j’aimerais demeurer, comme dans les bras de mon Père bien-aimé…

Ce texte est une réponse au défi d’écriture n°8

10 commentaires sur “Mon petit bonheur

    1. Merci David pour ce retour encourageant!:-) J’apprécie toujours autant les défis que tu proposes chaque mois, cela me motive et m’encourage à écrire! Donc merci à toi!;-)

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