Poésie·Réflexions

La veuve et l’orphelin

Je m’appelle MARTIN
J’habite au sixième
Et par un beau matin
Plus de Nicodème

L’appart était vide
Seuls deux trois cartons
M’ont rendue livide
En rentrant à la maison

Ouf il restaient les lits
Celui de mon bébé
Et un matelas aussi
J’en reste bouche bée

Me voilà bien seule
Sans mari, sans boulot
Et je n’ai plus d’aïeul
Pour sortir de ce complot

On nous réclame des dons
Pour les pays alentours
Moi je n’ai plus un rond
Et j’attends mon tour

Faut que je me cache
Car ce n’est pas tout
Voyez-vous ce lâche
Veut prendre mon loulou

Il n’est pas innocent
Car il nous maltraitait
Il avait des coups de sang
Et je me suis cassée

Dans un de « ces foyers »
Avec mon tout petit
Mais ils m’ont renvoyée
Dans mon triste logis

J’eus beau porter plainte
Affaire classée sans suite
Il n’a plus aucune crainte
Moi je dois prendre la fuite

Je suis ta voisine
Et je suis chrétienne
Avec une orpheline
Qu’a besoin qu’on la soutienne

Pas besoin d’aller loin
Pour secourir quelqu’un
Parfois c’est ton voisin
Qui est dans le besoin

Seras-tu prêt à m’accueillir
Voire même me cacher
Et peut-être me nourrir
Sans m’interroger ?

On prêche pour les nations
Et passe dans l’oubli
Celui qui dans sa maison
A été démoli

Je m’appelle Martin, Dupont, Durant…

La religion pure et sans tache devant Dieu notre Père consiste à s’occuper des orphelins et des veuves dans leur détresse et à ne pas se laisser souiller par le monde. (Jacques 1 :27)

Et Jésus dit: Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. (Matthieu 19 : 14)

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