XX. Je veux te révéler ma Grâce

Dès le sein maternel j’ai été sous ta garde,
Dès le ventre de ma mère tu as été mon Dieu.
Psaumes 22:10

– Qui êtes-vous ? demanda-t-il d’une voix à peine plus audible qu’un chuchotement.
—Quelqu’un qui attend depuis longtemps que tu lui parles, dit la chose. […]
– Vous ne pensez pas que c’était de la malchance de rencontrer tant de lions ?
– Il n’y avait qu’un seul lion, dit la Voix.
– Qu’est-ce que vous me chantez là ? Je viens de vous dire qu’il y en avait au moins deux la première nuit et…
– Il n’y en avait qu’un ; mais il était rapide.
– Comment le savez-vous ?
– J’étais le Lion.
Et comme Shasta en restait bouche bée, la Voix continua :
– J’étais le Lion qui t’a forcé à rejoindre Aravis. J’étais le chat qui t’a rassuré au milieu des maisons des morts. J’étais le Lion qui a éloigné de toi les chacals pendant que tu dormais. J’étais le Lion qui a donné aux chevaux effrayés l’énergie du désespoir pour le dernier kilomètre afin que vous puissiez arriver à temps auprès du roi Lune. Et j’étais le Lion dont tu ne te souviens pas et qui a poussé le bateau dans lequel tu étais couché, enfant à demi-mort pour qu’il s’échoue sur le rivage où un homme était assis, éveillé à minuit, pour t’accueillir.

Lewis, C. S., Le cheval et son écuyer, Chapitre 11

J’étais le terrible lion
Qui te poussa in extremis
Vers la pétillante Aravis
Le jour de ton évasion

J’étais aussi le chat errant
Au regard doux et rassurant
Contre lequel tu t’endormis
Au pied des douze tombeaux gris

Lors de cette nuit effroyable
C’était moi, l’énorme animal
Qui fit trembler les grains de sable
Pour intimider les chacals !

Te souviens-tu, ce fauve en rage
Qui te permit d’aller plus vite
Jusqu’à la maison de l’Ermite ?
Tu m’affrontas avec courage !

Ce lion que tu ne vis pas
Mener ta corbeille au rivage
C’était moi aussi ce jour-là
Au tout début de ton voyage

Je suis celui qui prit ta place
Sur la sombre table de pierre
Je veux te révéler ma Grâce
Parlons, sur le pont des prières

Ma voix est riche de trois tons :
Solennel : – Je suis le Lion.
Enjoué : – Je suis le Lion !
Chuchoté : – Je suis le Lion…

David

Vous venez de lire le dernière poème de mon premier recueil de poèmes, intitulé La Grâce au pays de Narnia. Il est disponible gratuitement sur les pages de Plumes Chrétiennes.

Lire : Préface et sommaire « La Grâce au pays de Narnia »

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