Chapitre 3 : Caramel
A peine a-t-il prononcé ces mots que je me retrouve assise en amazone sur un magnifique cheval. Combien de fois ai-je rêvé que je montais à cheval. Une fois je suis même tombée du lit, pensant chevaucher un alezan ! cette fois ci « c’est pour de vrai ! ». Ce cheval a une très belle robe couleur caramel.
— Caramel, je vais l’appeler Caramel !
— D’accord d’accord ! me répond-il
— Oh tu parles toi ?
— Mais oui ! où allons-nous ?
— Emmène-moi où tu veux ! Tu connais cet endroit mieux que moi.
Nous chevauchons, pardon, nous survolons de petits villages, ceux que j’observe durant nos voyages avec papa et maman. Chaque petite fenêtre éclairée me donne envie d’y entrer.
— Oh comme j’aimerais habiter ici, mais, la route est encore longue !
Me voici dans la petite chambre éclairée que je voyais de là-haut. Une grand-mère assise dans son fauteuil, recouverte d’un plaid, regarde la télé. Elle a l’air bien seule et zappe sans arrêt.
— Bonjour grand-mère
— Quoi comment ? qui es-tu ?
— Je m’appelle Noémie et je viens vous rendre visite !
La grand-mère me sourit, je lui fais les courses, le ménage, puis ensemble nous faisons des gâteaux que nous dégustons avec un thé, autour d’une jolie petite table ronde et discutons ensemble. J’aime bien son intérieur vieillot, il y a des petits napperons en dentelles partout et plein de bibelots. Elle me dit ne jamais avoir de visite et que sa seule compagne reste la télé. Oh comme c’est triste, me dis-je ! Heureusement que mamie habite avec nous.
— Au revoir grand-mère
— Au revoir Noémie reviens vite me voir !
Je continue ma chevauchée avec Caramel, et j’entends les pleurs d’un bébé.
— On descend là ! Attends-moi Caramel !
J’entre dans une cabane, et je retrouve le bébé qui pleure très fort. C’est un nouveau-né. Il me donne aussi envie de pleurer ce bébé. Pauvre petit il est tout nu, il a froid, il a faim ! Personne dans la maison, il est seul et abandonné. Je l’enveloppe dans ma robe. Je rejoins Caramel. En sortant de la cabane, il me semble voir quelqu’un qui m’observe dans les fourrés !
— Vite il nous faut du lait et des couvertures !
— Il y a tout ce qu’il faut dans mes besaces, regarde !
En effet, j’y trouve une bonne couverture dans laquelle j’enveloppe le bébé et je lui donne un biberon de lait. Ses pleurs se sont calmés. Je le serre tout contre moi pour le réchauffer, il s’est endormi.
— Allons vite le ramener à sa maman !
— Je crois savoir où elle est !
Caramel, m’emmène vers un grand bâtiment où toutes les fenêtres sont éclairées. C’est un hôpital. Je traverse les couloirs avec le bébé dans les bras, apparemment, personne ne me voit, et j’arrive dans une chambre. Là, une jeune femme, dort, les yeux bouffis de larmes. Je dépose le bébé dans le berceau à côté d’elle et sors discrètement de la chambre. Le lendemain, un article fait la Une des journaux : une mère retrouve son enfant dans le berceau après un enlèvement…le personnel n’a rien vu, une enquête est ouverte…

Illustration : Caramel (pastel)
