Marthe, Marthe, c’est bien : Tu as dressé la table,
Tu nous as régalés d’un repas succulent.
Il n’est pas interdit de nous être agréable,
Mais tu as mieux à faire : Écoute, maintenant.
Je suis venu te voir, et Marie, et Lazare.
Je veux que vous mangiez aux célestes festins.
Une âme s’assoupit quand le soin l’accapare :
Sois à moi par ton coeur, non les plats de tes mains.
Marie a bien compris que le temps nous dévore,
Vous n’aurez pas toujours le Messie avec vous.
Si vous ne croyez pas quand il est temps encore,
Quelle force aurez-vous losque viendra le loup?
Marie m’a déjà vu de loin, sur le calvaire,
Tout son argent est prêt pour payer le parfum.
Quand mon ami Lazare a déchiré son suaire,
Elle a su que ma mort accomplit son destin.
Marthe, Marthe, beaucoup s’agitent pour Me plaire.
Et c’est bien ! Je le veux ! Mais parfois c’en est trop.
Tu n’as rien à prouver de ce que tu sais faire.
On ne m’achète pas à force de travaux.
Rends moi l’amour que j’ai pour toi, sois ma disciple.
Il faut prier d’abord, et par moi, tu agis.
Ne brouille pas mes plans de ton oeuvre multiple.
C’est de Mon oeuvre en toi que d’abord il s’agit.
Marly la Ville, 9 Septembre 2019.