Après Lucy, il est naturel de s’intéresser à un autre des enfants Pevensie, qui semble être tout l’opposé : Edmund. Là où Lucy est curieuse, attentionnée et joviale, Edmund est boudeur, égoïste et maussade… avant sa rencontre avec Aslan, car il deviendra l’un des plus nobles dirigeants de Narnia, un homme calme, grand en conseil et en jugement – le roi Edmund le Juste. Comment cela est-ce possible ?
Un traître qui doit mourir
Edmund tombe pour la première fois dans Narnia complètement par accident, en suivant sa sœur Lucy, avec l’intention de se moquer de son monde imaginaire. Il est séparé de ses parents par la Seconde Guerre mondiale, juste après un trimestre dans un pensionnat horrible. Edmund est le deuxième plus jeune enfant de la famille, ce qui est toujours une position difficile. Il est souvent acerbe envers ses frères et sœurs aînés et sa jeune sœur Lucy.
Son égoïsme le prédispose contre Aslan, le symbole de la majesté et de la pureté et fait de lui une cible facile pour la manipulation par la Sorcière Blanche. A son arrivée à Narnia, elle l’invite à s’asseoir avec elle, le flatte et lui donne de délicieux loukoums à manger. Edmund cède à tout et finit par lui offrir sa loyauté. Il retourne dans notre monde et ne dit à personne ce qui lui est arrivé. Même lorsque Lucy l’avertit du danger de la Sorcière blanche, il choisit de ne pas la croire, à cause du merveilleux souvenir du délicieux loukoum et de la promesse de la sorcière qu’il sera un roi.
L’arrivée d’Aslan à Narnia détruit le pouvoir de l’hiver, mais la sorcière a toujours un droit de mort sur Edmund, parce qu’il est un traître et qu’elle a droit de mort sur tous les traîtres :
— Vous avez un traître ici, Aslan, déclara la sorcière.
Bien entendu, chaque personne présente sut qu’elle désignait Edmund. Mais celui-ci avait cessé de penser à lui-même, après tout ce qu’il avait enduré et surtout après la conversation qu’il avait eue ce matin. Il continua tout simplement à regarder Aslan et ne parut pas s’émouvoir des paroles de la sorcière.
— Eh bien, observa Aslan, ce n’est pas vous qu’il a offensée.
— Avez-vous oublié la puissante magie ? demanda la sorcière.
Le Lion, la Sorcière blanche et l’Armoire magique, Gallimard Jeunesse, Chapitre 13, p. 149
À Narnia, la puissante magie est une loi de justice un peu comme la loi de l’ancienne alliance dans la Bible. Tout comme la loi biblique a été écrite sur des tablettes de pierre, la puissante Magie a été gravée sur une table de pierre. La sorcière tente d’utiliser la puissante Magie, créée par l’Empereur d’au-delà-des-mers, à ses propres fins néfastes. Comme Satan dans notre monde, la Sorcière Blanche est une légaliste qui utilise la Loi pour accuser et condamner les hommes. C’est un esprit religieux dont le désir est de contrôler et de priver les gens de liberté et de joie. Elle fige les Narniens dans la pierre et place tout le pays sous sa malédiction hivernale.