Défis d'écriture, concours, jeux·Non classé·Participations

Le vieux pommier

Réponse au défi 25 : les arbres

Au fond du verger
Point de brebis ni de berger ;
Mais un arbre vieux et stérile :
Pommier jadis beau et fertile
Que Dame Vieillesse a trouvé en chemin.
Le jardinier veut l’abattre de sa main ;
Dans ses paumes il crache
Et le voilà prenant sa hache.

Au premier coup reçu l’arbre se tord
Et la douleur lui rappelle la mort :
Arrête ce saccage
Respecte mon grand âge !
Dit-il à l’homme cruel ;
Ne sois pas criminel !
Souviens-toi des belles pommes
Que je t’ai données, ô homme !
Je suis déjà bien prêt de trépasser
Sans coups de hache, n’est ce point assez ?

Je te coupe parce que j’ai froid,
Et de toi j’ai besoin le bois,
Dit le jardinier avec tristesse,
Sagesse sans richesse.

Alors, sortant d’un trou, tout pleurnichant,
Deux rouges-gorges s’écrient dans un chant :
Epargne-le ; dans ses branches ma famille habite,
Et du vent il nous abrite ;
Quand ta femme, l’été, se repose à son ombre,
Notre douce mélodie, à son bonheur est du nombre.

Le jardinier se rit de leur requête
et frappe un second coup, puis s’arrête
Un bourdonnement à ses oreilles.
Assurément un essaim d’abeilles !

Ecoute-nous, pauvre mortel :
C’est ici que naît un délicieux miel,
que nous t’offrons du fond du cœur
Pour loyer de cette demeure.

Le jardinier en pleure de tendresse,
se souvenant des joies de sa jeunesse :
De ce pauvre pommier, j’en ai vu des levers de soleil ;
Et ma femme a entendu, des oiseaux, les merveilles…

Il suffit ! que tous ici soient priorité
Et déclaré richesse de grande rareté ;
Et cet hiver, s’il fait grande froidure
Je passerai vous porter quelques nourritures ;
Cela me réchauffera le corps
Et de vous savoir en vie, je n’aurai point de remords.

2 commentaires sur “Le vieux pommier

Laisser un commentaire