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Dryade (suivi de L’arbre déraciné)

Par Jean-Marc Lainelle en réponse au défi d’écriture #25 sur les arbres.

Dryade

Au bord de l’étang qui se réveille
Dans le soupir de la lumière
Près de l’arbre dans la clairière
Elle dormait d’un profond sommeil.

Soudain un lutin troubla son état ;
La nymphe de la forêt se réveilla.
« Qu’as-tu donc d’important à me dire
Pour me sortir de mes rêves de plaisir ? »

« N’es-tu pas gardienne de cette forêt
Et protectrice de ces magnifiques arbres.
Pour ainsi rêvasser en oubliant le danger ;
Regarde la hache brillante tel un marbre.

Dryade, mon amie, mon elfe adorée,
Va prévenir tes amies qu’il va mourir.
Ils vont tuer ton arbre, ton protégé ;
Et sans ton arbre, où iras-tu dormir ?

Demande que le ciel te vienne en secours
Qu’il tourmente les nuages en pluie.
Que la foudre sème un bruit sourd,
Afin que le bûcheron et sa hache s’enfuient.

Alors, au bord de la clairière, dans une grande ronde,
Les nymphes, les lutins et les fées danseront
Autour des arbres, dans la lumière féconde.
Ce jour-là, chère Dryade, tous te remercieront. »

Jean-Marc Lainelle, 13 juillet 2015

L’arbre déraciné

Et patatras ! dans un énorme fracas de bois cassé,
Le voilà à terre, sa superbe stature est tombée.
Depuis ce matin, les coups de vent redoublaient,
Il vacillait, mais tenait bon malgré les années.

Puis vint cette bourrasque, plus forte que les autres,
Une à une, ses racines s’arrachèrent de la terre.
Et, dans une dernière passe d’armes avec le vent d’hiver,
Il tomba lourdement, récitant ses dernières patenôtres.

Autour, ses amis effrayés regardaient cette scène,
Leur vieux copain était mort, ils étaient dans la peine.
Ils maudissaient Éole d’avoir emporté leur fidèle ami,
Même les oiseaux pleuraient, leur douleur était infinie.

« Les bavardages couraient dans la forêt, chacun, à son gré,
Racontait l’événement de cette journée de tempête.
Et de bouche à oreille ; « Savez-vous, le vieux chêne est tombé
Le hibou inconsolable : « Le pauvre, lui qui était un ascète. »

Puis le printemps montra ses couleurs du renouveau,
Autour de la dépouille, les violettes ornaient son caveau.
Le soleil caressait son écorce qui partait en guenilles,
Dans son corps, mille insectes maintenant fourmillent.

Il attend le bûcheron qui viendra prendre son âme,
Pour chauffer sa petite maison au cœur de la forêt.
Il ne restera que la souche, rappelant qu’ici, il était,
Qu’ici, il a passé sa vie avant de partir en flammes.

Nul ne prête plus attention à l’arbre endormi pour l’éternité,
Seuls, les petits qui poussent à ses côtés en toute sérénité
Témoignent qu’après la mort, il y a une vie nouvelle.
Ainsi va le cycle de la nature merveilleusement belle.

Jean-Marc Lainelle, 23 janvier 2013

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