Ils vont et viennent
Parlent et se taisent
Un doigt sur la bouche parfois
Les mots errent dans nos pensées
Sans cesse il apparaissent et disparaissent
Dansent la valse et virevoltent
Parfois muets
Le visage les fait parler
Le cœur les retient
Au commencement était la Parole
Et la Parole était Dieu1
La terre était vide et vague
Tohu-et-bohu…
Elohîms dit « Une lumière sera« 2
Sauf pour le Créateur
Les mots n’ont pas le pouvoir
En eux-même d’exister
De choisir leur couleur
Leur parure
Mais les mots sont là, et je dis
Les mots sont là, et je fais
Ou je ne dis pas, ne fais pas
Il dit, et la lumière fut
La Parole est lumière
La Parole est soleil
Et Dieu sépare la lumière
De la ténèbre3
La Parole est première
Elle est éternelle
Parois les ténèbres l’oppressent
La musèlent
Mais un jour il n’y aura plus de nuit4
J’ai le pouvoir de choisir les mots
De faire du bien, ou de faire du mal
Devant moi, deux grands paniers
Deux grands réservoirs remplis de mots
Les paniers sont les mêmes
Mais leur contenu diffère
Le contenu de l’un m’amène au mal
Celui de l’autre au bien
Il y a l’errance
Une marche sans but, un égarement, une erreur
Et l’inerrance
Le sans-faute, l’infaillibilité
Parfois, on ne sait quoi
Mêle le contenu de ces paniers
Et bientôt on ne sait plus où l’on est…
Alors on divague, on s’enlise
On peut se perdre
Mais l’Éternel est là
Si on l’écoute on peut entendre ces mots
« C’est ici le chemin, suis-le »5
Ce chemin, j’ai décidé un jour de le suivre
Je ne l’ai jamais regretté
C’était il y a plus de quarante ans
À l’époque déjà je rimais avec les mots
J’errais aussi
Sur mon parcours d’errance
J’ai trouvé Celui qui sait où il va
Qui sait où nous allons
Celui qui a dans son cœur
Une quantité d’amour qui pèse le poids de toutes nos fautes
Comme ce poids était inégal
Que nos fautes pesaient trop lourd
Il s’est mis de l’autre côté de la balance
En prenant tous nos péchés
Pour que nous soyons exemptés de nos errances
Libérés et libres de l’aimer, et d’aimer
Seul le Créateur peut sauver l’homme de son péché
Seul Il peut effacer nos offenses
Et seul Il peut prétendre à l’inerrance, au sans-faute
Ce texte est une réflexion nomade sans prétention sur les thèmes du bien et du mal, du sans-faute et de l’erreur, des paroles prononcées ou tues, parfois regrettées, du chemin que l’on choisit de prendre ou de laisser… À l’image du titre, le texte erre de ci de là, ne sachant pas toujours où se trouve le chemin sans erreurs. Il inclut quelques passages bibliques aussi… La forme est … informelle 😉
