Poésie

Conversion…

Longtemps, d’erreurs en erreurs, d’échecs en échecs, d’épreuves en épreuves, de murs en murs,  j’ai erré, lasse et vide

Aussi longtemps que je m’en souvienne, le soir, dans le labyrinthe de mes pensées voyageuses, paupières closes et souffle court, je voyais des petites lucioles multicolores qui m’invitaient à la danse

Kaléidoscope ensommeillé

Pourtant, je ne bougeais pas ; la peur était mon alliée et je ne connaissais de la vie que ce sentiment qui bloque et les « pourquoi ? » qui jouaient des cymbales

Jour après jour, silencieuse et presque folle, j’espérais pourtant, la danse de lumière qui me sauverait du flou et de la guerre que me livraient mes pensées

C’étaient des facettes brillantes, mouvantes, difficiles à saisir, à contempler, fugaces….

Les fourmis dans mes pieds et les cigales dans mes oreilles ne se décidaient pas à m’abandonner

Elles jaillissaient à l’improviste, désordonnées mais actives ; elles m’empêchaient de prendre le bon chemin

Je les ressentais, lassantes, écrasantes, oppressantes

Je me voyais inerte, achevée

Je me vautrais tant bien que mal dans une boue qui me submergeait, faisant claquer mes larmes comme des lames de fond pour me sentir vivante

J’errais, prête à me remplir du vide des autres, en mal d’amour

Pourtant, soir après soir, pleine d’un espoir dont j’ignorais la force et le nom, je voyais jaillir ces petites lucioles,  dans l’angle du mur où je m’y attendais le moins

Braises,  lumignons, lueurs, un peu de chaleur

Minuscules étincelles qui ont mis le feu  à ma raison pour me faire avancer lentement des ténèbres à la Lumière, franchissant les obstacles de ma peur, de mon orgueil et de ma raison

D’une voie sans issue elles traçaient une route

Recommence, disaient-elle, avance, essaie, tente, ose

D’une voie sans issue, elles aplanissaient les ronces

Résiste, criaient-elle

Fonce, prie, supplie

Dans l’immense vide cérébral que je subissais à longueur de minutes, chaque jour, dans le silence des nuits qui débutent, quand mes pensées s’entrechoquaient pour me faire frémir de peur et de honte, me heurter, me choquer justement par leur manque d’amour, me rendre immobile, passible et sans espoir, un soir, une petite luciole a fait une subreptice apparition et s’est métamorphosée lentement en Lumière Infinie

Le temps d’une émotion que les douleurs achèvent et élèvent sans raison avec passion

Le temps d’un refrain chanté du bout des lèvres

Le temps d’une prière tentée à la hâte, par désespoir, d’une prière lancée à tout hasard comme on jette les dés sans y croire vraiment : «  Et si c’était vrai ? »

Le temps d’un soir d’orage, de larmes qui ne cessent d’inonder le plancher et la couche

Le temps d’un repentir sans mensonge et sans crainte

Le temps de disparaître, de chavirer, de croire perdre pied, d’oser, oui, contre toute attente, j’ai été relevée par Grâce

Oh ! Merci, merci, merci….

Longtemps, de murs en murs, d’erreurs en erreurs, d’échecs en échecs, d’épreuves en épreuves j’ai erré, lasse et vide

Et puis un soir, ce fameux soir, alors que je m’y attendais le moins, une petite luciole s’est littéralement métamorphosée en feu brûlant dans mon corps, mon cœur et dans mes pensées et j’ai été visitée et délivrée …

Ce jour là j’ai saisi que moi aussi j’avais une âme et qu’elle était sauvée…

« Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu ; ce n’est pas le fruit d’œuvres que vous auriez accomplies. Personne n’a donc de raison de se vanter. »

Ephésiens 2 . 8-9

Annick SB     Janvier 2019

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