Poésie·Réflexions

Un vilain rêve d’avent

X, Y, ZZZ…

En rêve, Gabriel, se trompant d’un parsec, Et de trois multivers, entra chez une geek, Vierge toujours, mais très férue de génétique.«Ta prophétie, dit-elle, est vouée à l’échec  :
Comment se pourrait-il, sans chromosome Y, Que je conçoive un fils, moi qui n’ai que du X  ? Le sexe est décidé par une règle fixe, Dont le mâle dépend, qu’il soit juif, qu’il soit grec.»
La sotte objection  ! gronda l’ange en colère  :Un Dieu qui forme Adam, tiré de la poussière, Ne saurait pas créer le genre du Sauveur  ?!
Que ton Noël périsse avec ta connaissance  ! Et s’éveillant soudain, le céleste rêveur Comprit que cet avent était trop en avance…

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L’incarnation du Fils de Dieu, seconde personne de la Trinité, est sans contredit l’énigme la plus prodigieuse pour l’intelligence humaine : que le Dieu éternel, infini, tout-puissant, puisse volontairement s’abaisser, s’appauvrir, jusqu’à devenir un homme, un vrai, donne proprement le vertige.

Les premiers chrétiens n’étaient pas moins que nous émerveillés par ce fait inouï ; que l’on se rappelle par exemple cette hymne chantée dans leurs églises, et dont l’apôtre Paul écrivant à Timothée rapporte quelques fragments :

… et de l’aveu de tous, grand est le mystère de la piété : Dieu a été manifesté en chair, justifié en esprit, vu des anges, prêché parmi les nations, cru dans le monde, élevé dans la gloire.

Il est vrai cependant que dans les temps pré-scientifiques tout était mystère pour les anciens. Il suffit de jeter un coup d’œil à leurs écrits portant sur la matière, pour constater leur profonde ignorance des lois physiques qui nous sont aujourd’hui familières, et l’incroyable fatras philosophique par lequel ils essayaient de se rendre compte de l’univers observable.

Pas plus que les penseurs païens, les pères de l’Église, les premiers théologiens, ne bénéficiaient des lumières apportées par la science moderne ; l’examen de leur vocabulaire prouve abondamment la confusion inévitable de leurs pensées ; ainsi des mots substance, essence, nature, hypostase, etc… qu’ils appliquaient indifféremment à la physique ou à la métaphysique, et qui sont des aveux de l’incapacité humaine à saisir le réel.

S’en suit-il pour autant que les découvertes de la biologie aient rendu plus naturel le miracle de la conception de Jésus dans le sein de Marie ? Bien au contraire, elles n’ont fait que confirmer une vérité biblique qui n’a pu être révélée que par inspiration à ceux qui l’ont exprimée. Les anciens ignoraient tout de ce qui détermine le sexe d’un enfant, et en particulier ils ne savaient pas que seul le père apporte le chromosome qui donnera un fils plutôt qu’une fille.

Or nous lisons dans l’Évangile de l’apôtre Jean, qui n’en savait pas plus que ses contemporains :

Et la Parole est devenue chair…

Notons bien qu’il ne dit point que la Parole, a pris chair, ou s’est revêtue de chair, mais qu’elle est devenue chair. Si Jésus avait pris une chair déjà existante, s’il s’était seulement revêtu d’une nature humaine personnelle, ou impersonnelle, antérieure à lui, il n’aurait jamais été un garçon, mais une fille !

Pour qu’il en fût autrement, il a fallu un vrai miracle créatif, et non pas la simple appropriation d’une nature adamique ! Le Fils de Dieu est véritablement devenu l’homme nouveau, dont nous serons appelés un jour à porter visiblement l’image.

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