Puisque nous voyons que notre salut est compris,
en tout ou en partie, en Jésus-Christ,
il nous faut prendre garde d’en transférer ailleurs la plus petite parcelle.
Si nous cherchons le salut :
le nom seul de Jésus nous apprend qu’il est en lui.
Si nous désirons les dons du Saint-Esprit :
nous les trouverons dans son onction.
Si nous cherchons la force :
elle est dans sa seigneurie.
Si nous voulons trouver la douceur pure :
sa naissance nous l’offre en nous montrant qu’il a été semblable à nous,
afin de nous apprendre la compassion.
Si nous demandons la rédemption :
sa passion nous l’accorde.
En sa condamnation, nous avons le pardon.
Si nous désirons que la malédiction nous soit épargnée :
nous obtenons ce bien-là à la croix.
La satisfaction, nous l’avons dans son sacrifice ;
l’expiation, par son sang ;
notre réconciliation a été obtenue par la descente aux enfers.
La mortification de notre chair gît dans son sépulcre ;
la nouveauté de vie en sa résurrection,
qui nous donne aussi l’espérance de l’immortalité.
Si nous cherchons l’héritage céleste :
il nous est assuré par son ascension.
Si nous cherchons de l’aide et du réconfort,
ainsi qu’une abondance de tous biens :
nous les avons dans son règne.
Si nous désirons attendre le jugement en toute sécurité :
nous avons aussi ce bien parce qu’il est notre Juge.
En résumé, puisque tous les trésors et tous les biens sont en lui,
il nous faut les puiser là pour être rassasiés et non ailleurs.
Jean Calvin (Institution de la religion chrétienne, II, XVI, 19)
On pourrait discuter pour savoir si cet extrait de l’Institution est réellement un poème en prose (n’hésitez pas à donner votre avis en commentaire), mais une chose est sûre : c’est un texte d’une grande profondeur spirituelle. Il dirige nos regards vers une réalité essentielle de notre vie chrétienne : l’union avec Christ. Ce serait vraiment intéressant de le transposer en vers [édit, c’est chose faite : voir par ici].
C’est en lisant le livre de Sinclair Ferguson Le Christ et ses bienfaits (Éditions La Rochelle) que j’ai été frappé par cette citation de Jean Calvin, au chapitre 3. J’en profite pour vous encourager vivement à le lire. Evangile 21 a publié un extrait de la préface de Tim Keller : 4 leçons sur le légalisme et l’antinomisme. Angie Thornton, sur ToutPourSaGloire.com, a écrit un très bon article sur le livre où elle donne quatre raisons pour lesquelles vous devriez le lire. Le collectif SOLA propose un extrait sur le point de départ de la controverse historique dont il est question dans le livre. Le Bon Combat y a consacré un épisode complet de CoramDeo avec deux invités, Gethin Jones et Trevor Harris. Bref, j’en passe : on ne compte plus les commentaires élogieux…

Présentation éditeur :
Depuis l’époque de l’Église primitive, les chrétiens ont du mal à comprendre correctement la relation entre la loi et l’Évangile. Si, comme le dit l’apôtre Paul, le salut s’obtient par grâce et que la loi ne peut sauver, quelle importance la loi a-t-elle pour les chrétiens aujourd’hui ?
En se penchant sur la Controverse du Marrow – un débat célèbre mais largement oublié du XVIIIe siècle sur la relation entre la grâce de Dieu et nos œuvres –, Sinclair B. Ferguson met en lumière cette question centrale et montre pourquoi elle est toujours d’actualité. […]
Voir sur le site de l’éditeur
Ce livre nous montre que nous oublions très facilement et régulièrement que Christ lui-même demeure en nous (Romains 8.10, Galates 2.20, Éphésiens 3.17, Colossiens 1.27, …) . L’église primitive était déjà touchée, il suffit de lire les Actes des apôtres et les épîtres. Ainsi, nous sombrons tour à tour dans le légalisme (= adhésion craintive à la loi) ou l’antinomisme (= rejet des exigences de la loi). L’auteur nous explique que ces deux dérives ne sont pas opposées : elles sont comme les deux faces d’une même pièce. Dans les deux cas, la loi est vue séparément de la personne de Christ.
La lecture de ce livre saura vous convaincre, vraiment. Un de ses grandes forces est de prendre comme point de départ une fascinante controverse historique (la controverse du Marrow) qui a agité l’église d’Ecosse, vers 1718, suite à la redécouverte par Thomas Boston de l’ouvrage The Marrow of Modern Divinity.
Vous devez d’abord posséder le Christ lui-même avant de pouvoir bénéficier des bénédictions qu’il a à offrir. E.F. The Marrow of Modern Divinity.
Ce livre, d’un niveau académique mais néanmoins accessible, ne prétend pas réinventer la roue… Il nous rappelle simplement que nous recevons dans l’Evangile, non pas des bénéfices de la foi, mais le Christ lui-même. Cette réalité devrait imprégner toute notre vie, notre théologie et notre prédication !
Un commentaire sur “L’union avec Christ (Jean Calvin)”