Défis d'écriture, concours, jeux·Participations

La tête dans le ciel

Anduze, le 17 juillet 2019

Chère Grand-maman,

Je parie que tu l’as vu au timbre de l’enveloppe ! Je ne suis pas chez moi, mais en vacances ! C’est trop beau ici ! Nous avons visité une bambouseraie et à chaque contour, je m’attendais à voir des pandas ! Nous avons aussi emprunté un train à vapeur, comme autrefois ! Est-ce que tu as encore connu cela quand tu étais petite ? C’était très rigolo ! Et un peu salissant… Je te fais de gros bisous au miel des Cévennes et me réjouis de te revoir !

Lucille

*

Cottens, le 21 août 2019

Chère Grand-maman,

Nous sommes bien revenus à la maison. Le voyage était long, mais s’est bien passé. Bientôt, je viendrai te dire bonjour. Je t’ai même ramené un souvenir ! Si je t’écris maintenant, c’est parce que j’ai une grande nouvelle à t’annoncer ! Je ne sais pas trop comment te le dire, alors je préfère te l’écrire. Tu vas être contente, Grand-maman. Je sais que tu as beaucoup prié pour moi. Tu peux dire merci au Seigneur, parce qu’il t’a exaucée, maintenant. J’ai enfin compris le message de la Bible. Peut-être que la visite du Musée du Désert y est pour quelque chose… En tout cas, j’ai demandé pardon au Seigneur, parce que j’ai vécu si longtemps sans lui. Maintenant, je lui appartiens, je suis trop contente ! J’ai hâte de te serrer dans mes bras, ma chère Grand-maman et de tout te raconter en détail. Je viendrai mercredi après-midi. Gros, gros, gros bisous à la framboise et à bientôt !

Ta petite-fille chérie Lucille

*

Cottens, le 3 avril 2020

Chère Grand-maman,

Comment vas-tu ma Grand-maman chérie ? Je suis tellement triste de ne plus pouvoir venir te visiter le mercredi après-midi, comme avant. Tout ça à cause de ce fichu virus… Tu me manques beaucoup. Je m’ennuie à la maison. Je croyais que je n’aimais pas l’école, mais je me rends compte que je m’étais trompée. Quand elle recommencera, je ne me plaindrai plus jamais de devoir me lever le matin ! A part ça, on passe de beaux moments en famille, mais les copines de l’église me manquent beaucoup. Je pense bien à toi, ma Grand-maman chérie. Raconte-moi un peu ce que tu fais…

Gros bisous (pas baveux !) de ta Lucille

*

Farvagny, le 6 avril 2020

Mon cher rayon de soleil, ma chère petite Lucille,

J’ai eu beaucoup de plaisir à recevoir ta lettre ! Et aussi un peu de tristesse. Tu es un don de Dieu sur mon chemin et ton affection me procure tant de joie ! Par contre, je suis peinée pour toi, triste de ne pouvoir te voir et j’imagine facilement ton ennui… Mais il ne faut pas t’en faire pour moi, ma chérie. Je vais bien. Je me promène un peu autour du home et j’admire les fleurs qui renaissent avec le printemps.Cela me fait toujours penser à la résurrection que Dieu nous promet ! Les animateurs du home font leur possible pour nous occuper et puis je lis beaucoup la Bible. J’aime tant les passages qui parlent de la place que Jésus nous prépare auprès de lui. Un jour, ma chère Lucille, rien ni personne ne nous séparera plus et je m’en réjouis déjà ! Gros baisers à la tarte à la crème (je viens d’en manger).


Ta Grand-maman qui t’aime fooooort !


P.S. Téléphone-moi un de ces jours, j’aurai bien du plaisir à entendre le son de ta voix et j’ai hâte de papoter avec toi.

*

Cottens, le 2 janvier 2021

Ma chère Grand-maman,

Voilà bien longtemps que je ne t’ai plus écrit… C’était vraiment chouette de te téléphoner ces derniers mois, mais comme tu deviens sourde, je reprends la plume. Je crois que ce sera plus facile de se comprendre… Et comme tu deviens aussi à moitié aveugle, il faut que j’écrive gros ! Ah ! C’est dur de vieillir… et de te voir vieillir, ma Grand-maman chérie. Et puis, te visiter avec cette vitre qui nous sépare, je déteste ! J’avoue, je suis grincheuse aujourd’hui, pourtant je m’étais promis de te remonter le moral. Raté, raté. Tu ne peux plus rien faire, ma pauvre Grand-maman, et ça me fait tellement de peine ! Comment se réjouir encore quand tout va si mal ? Gros bisous mouillés de larmes de la part de ta

Lucille

*

Farvagny, le 12 janvier 2021

Lucille, mon trésor,

Je suis bien désolée de ne pas t’avoir répondu tout de suite. J’étais malade et toute faible. Maintenant, je suis à nouveau assez forte pour tenir mon stylo ! Pour répondre à ta question, il y a beaucoup de sujets de réjouissance pour moi. C’est vrai, je suis maintenant en chaise roulante (quand je ne suis pas alitée) et ne peux plus sortir me promener. Je suis presque sourde et à moitié aveugle, mais bientôt, le Seigneur me donnera un corps tout neuf ! Tu sais, je me réjouis beaucoup de le rejoindre. Là-bas, il n’y aura plus de maladie, plus de mort, plus de souffrance, plus de tristesse. Et puis, tu te rends compte ? Je pourrai sûrement faire du jogging avec Abraham et Sarah ! Ou explorer de nouveaux pays avec Rahab. J’ai toujours rêvé de voyager ! Les paysages, là-bas, sont certainement encore plus beaux qu’ici ! Mais si je devais me réjouir d’une seule chose, ce serait de voir Jésus, d’être auprès de lui, de l’adorer. Je l’imagine déjà venir à ma rencontre, étincelant de lumière, le regard rempli d’amour. Alors, comme l’apôtre Jean dans l’Apocalypse, je tomberai à ses pieds pour l’adorer. Et quand je verrai la gloire qu’il a quittée et tout en même temps les marques des clous dans ses mains, je crois que je lui demanderai pourquoi il a dit « oui ». Je sais bien que c’est par amour. Mais quel amour ! Un amour que je n’arrive pas à concevoir. Quand je serai auprès de lui, je pourrai le comprendre un peu mieux. Peut-être te dis-tu que c’est un truc de vieux, que de penser au ciel… Mais l’apôtre Paul nous y exhorte dans sa lettre aux Colossiens. Pensez aux choses d’en-haut et non à celles de la terre. Ou, comme le diraient d’autres : Il faut vivre les pieds sur terre et la tête au ciel. Les promesses de Dieu sont plus certaines que tout ce que tu peux voir, entendre ou toucher et la place qu’il nous prépare, plus réelle que celle que nous habitons maintenant. Je prie Dieu qu’il console ton cœur, ma bien-aimée Lucille, mon doux rayon de soleil. Je te dis à bientôt, que ce soit encore ici-bas ou là-haut, mais de toute façon le temps passe vite, tu verras. Si tu savais comme j’ai hâte de te serrer dans mes bras, d’entendre le son de ta voix, de voir tes yeux pétiller, de te donner un baiser sans baver, de discuter avec toi sans bégayer et, pourquoi pas, d’escalader avec toi une montagne tout en chantant à pleine voix. Ça te dit ? C’est pour bientôt !

Gros baisers baveux (désolée…) de ta Grand-maman qui t’aime !

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Cottens, le 21 janvier 2021

Ma chère Grand-maman,

Tu ne changeras jamais et ta dernière lettre m’a fait rire et pleurer. Je me demande bien comment le facteur t’apportera celle-ci, maintenant que tu as déménagé dans le pays éternel. En tout cas, je n’ai plus besoin d’écrire grand. Tu as une parfaite vision, à présent. Je t’imagine discuter avec Abel, demander à Hénoch et Elie comment c’était de monter au ciel sans mourir, demander à Paul si c’est lui ou pas qui a écrit la lettre aux Hébreux, et à David quelle était la taille exacte de Goliath. Je t’imagine rencontrer tes auteurs préférés et leur dire combien Dieu a employé leurs écrits pour te bénir. Je t’imagine admirer Jésus et écouter le son de sa voix sans te lasser. Tu avais bien raison, Grand-maman, il y a encore beaucoup de belles choses et les plus belles sont devant nous. J’ai hâte de te revoir et de te serrer dans mes bras. Je me demande si tu auras l’air d’une jeune fille ou d’une vieille grand-maman… mais je suis certaine que je te reconnaîtrai ! En attendant ce jour, je vais vivre les pieds sur terre et la tête au ciel, comme tu l’as si joliment dit. A tout bientôt et plein de bisous au thé à la cannelle,

Lucille

5 commentaires sur “La tête dans le ciel

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