Je suis né pour cela. Jean 18.37
Douillettement protégée dans son cocon
La chenille savoure sa drôle de maison
Elle ne sait pas encore qu’elle deviendra papillon
Qu’elle dépliera ses ailes
Et s’envolera vers le ciel
Née pour voler
Elle doit d’abord ramper
Se tortiller
Se contorsionner
Vorace elle dévore ce qu’elle aime
Le cerisier, le saule ou le chêne
Selon son espèce, sa catégorie
Ainsi elle se nourrit et grandit
Changeant de vêtement
Au fil du temps
Soudain prise de diarrhée
Elle se vide littéralement
Ainsi nettoyée
Évitant les prédateurs
Elle part en quête d’un tuteur
Sur lequel elle pourra s’accrocher
La voilà tisserande
S’arrimant solidement sur son support
Elle tisse un fil de soie de part et d’autre de son corps
Salive abondante secrétée par ses glandes
C’est maintenant la dernière mue
Par petits soubresauts
La chenille quitte sa peau
Et devient nue
Prête pour la métamorphose
Elle va vivre sa nymphose
À l’intérieur de la chrysalide suspendue
C’est le grand chambardement
Un véritable bouleversement
Qui réorganise organes, viscères et tissus
Et fait apparaitre les organes de la reproduction
Qui permettront à notre futur papillon
De perpétuer sa génération
Bientôt, la chrysalide se craquèle
Apparaissent la tête puis les pattes
Et puis, toutes chiffonnées, les ailes
Notre papillon va les bichonner, sans hâte
Se gonfler d’air pour faire circuler le sang
Les laisser durcir, les laisser sécher
Et dans une grande liberté de mouvement
Les déployer
Papillon multicolore voletant dans le ciel
Légèreté, bonheur et gaité
Qui se déploient en arc-en-ciel
Comment imaginer que tu as été
Cette chenille rampante et repoussante
Ne pensant qu’à dévorer ?
Transformation étonnante
Pour un vol éphémère
Qui passe comme un éclair
Étoile filante qui laisse sur la terre
Un parfum de liberté
Un goût d’éternité
Une envie de beauté
Janvier 2016
Coeur de Mots– Marcher avec Dieu