C’est voir chaque matin le soleil se lever
Et goûter le bonheur d’être toujours en vie,
C’est sentir le parfum des fleurs sous la rosée
Et chercher du regard d’où vient un gazouillis.
C’est le doux abandon à l’être en qui tu crois,
Nos papilles charmées par un divin dessert,
Un moment partagé avec un être cher,
C’est avoir un endroit où se sentir chez soi.
C’est le sourire heureux de ceux qui s’émerveillent
Ce soupir incertain qui précède un baiser,
Contempler le dormeur juste avant son réveil,
Le lever du soleil sur un monde apaisé.
C’est un chant qui s’élève et nous ouvre la nue
En unissant les cœurs des frères ennemis,
En unissant les voix de ceux qui s’entretuent,
Délaisser nos égos, y voir une infamie.
C’est l’encre palimpseste*
qui coule au fond de toi,
Le ressac plein d’embruns qu’on prend en pleine face :
Souvenirs, émotions, l’indicible autrefois ;
L’effet mer : ce roulis qui estompe nos traces.
C’est cette émotion vive embrasant cœurs et reins,
Le souffle qui anime le héros, le rêveur
Ce sentiment d’urgence qui soudain nous étreint
Et nous fait surmonter nos plus profondes peurs.
C’est croire au compliment qu’on nous a adressé,
À l’amour que l’on s’offre, aux gestes d’amitié
Sans y chercher de piège ou d’attente cachée
En jouir un instant… et puis recommencer.
C’est oublier le mal que l’on a pu subir ;
Envers et contre tout, croire en l’humanité ;
Ne vivre que l’instant, léger de souvenirs ;
Être naïf par choix ou bien nécessité.
C’est cet espoir fugace et déjà disparu
D’un futile essentiel, d’une richesse utile ;
C’est la désillusion des vanités perdues,
Le bref renoncement aux causes mercantiles.
C’est tenir une main presque froide déjà,
Et chérir la pensée d’une photo perdue
C’est garder en mémoire ce qui ne revient pas,
Les fées mères : marraine et anges disparus.
C’est peut-être répéter encor ces mêmes gestes
Pour en pérenniser les effets bénéfiques ;
Gestes de la pensée, habitudes modestes,
Si l’éphémère est beau, qu’il ne soit plus unique.
Poetyc (publié initialement sur mon blog le le )
* palimpseste est un nom… que j’utilise ici comme adjectif pour donner un sens actif en focalisant sur l’encre plutôt que le manuscrit comme réceptacle du souvenir/discours effacé et réécrit.
Oui, ma définition de l’éphémère est celle de la vie, de ses bonheurs et ses malheurs… Je crois profondément que le bonheur (comme la vie) est (sont) un cheminement, une marche et non un but et qu’ils sont donc fait d’une multitude d’instants, éphémères par nature.
Magnifique ! Merci pour le moment exquis et plein de délicatesse que je viens de passer…
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Ton poème est comme un bouquet de fleurs offert.. à chaque fleur sa couleur, sa forme et son parfum… .Bravo !
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