Est-ce vraiment le temps qui passe,
Ou nous qui passons dans le temps ?
Il nous échappe, quoi qu’on fasse,
Il change, comme un vent d’autan.
Il rythme la vie de tout homme,
Tel un indomptable cheval.
Nul ne peut en compter la somme,
Ni n’en connaît le terminal.
Dans le bonheur et l’allégresse,
Il est un torrent de douceur.
Dans le malheur et la tristesse,
Il se drape de pesanteur.
Dans les beaux jours remplis de joie,
Nous le vivons comme un cadeau.
Mais, quand le cœur, de mal, rougeoie
Il devient un pesant fardeau.
Le jour se lève, puis, se couche ;
Le soir précède le matin.
Au galop, va le temps farouche,
Qui nous mène vers le destin.
Quand une année, de plus, s’achève,
Se croisent passé et futur.
C’est comme un incessant manège,
Dont le nouveau tour est moins sûr.
Comme le vent insaisissable,
La main ne peut le retenir.
Au riche, comme au misérable,
Il est seul gage d’avenir.
Chaque seconde est pure grâce,
Dans l’espace temps infini,
Tous les vivants y trouvent place,
Jusqu’à ce jour ou tout finit.
Portons nos cœurs en altitude,
Délectons-nous de chaque instant.
Larguons toutes nos inquiétudes,
Car, bien trop vite, fuit le temps.
D’amour, remplissons nos années
Tirons le meilleur d’aujourd’hui.
Au-delà de la voie lactée,
Suivons l’Espérance qui luit.
Michel Doyen, pour la nouvelle année 2023