Il fait soir dans ma chambre et gris dans mon âme. Les yeux fermés, je pense à toi et je me remplis de ton sourire éclatant et permanent. Dans le silence de la nuit, j’entends ton rire sonore, clair et carillonnant comme les cloches du jour de Pâques. Où es-tu, ma Cathy ? Je te cherche au bout de mon chagrin, à l’aube de mon réveil, dans l’égarement de mon sommeil. Je m’applique à redessiner ton visage dans l’obscurité, à me rappeler la finesse de tes lèvres, la forme de ton nez, la courbe de ton front, l’ondulation de ton carré mi-long, la rondeur de tes épaules. Ma sœur, mon amie, ma confidente, tu me manques tellement. Je voudrais crier ton absence pour m’en libérer, mais cette douleur elle est toi, et je ne veux pas t’oublier… pas encore… Tu es partie trop tôt, même s’il y a longtemps que les médecins avaient diagnostiqué un taux de survie de moins d’une année. Ils se sont bel et bien trompés. Tu as déjoué leurs effroyables pronostics parce que des saisons, tu en a vécu beaucoup d’autres. Ma chérie, quel exemple de foi tu as été ! Ta rage de vouloir profiter de l’instant présent, de le sublimer, d’en décortiquer l’essentiel et de t’en imprégner ne pouvait que nous contaminer, nous tes proches, ta famille, ta bande d’amis, tes potos. Tu nous entraînais dans une ronde joyeuse sans jamais te plaindre ni te lasser, et à ton contact, personne ne restait insensible à ta force de vivre.
Ma copine, ma meilleure, ma Cathy, combien je t’ai aimé et combien je t’aime encore. Ce soir, j’ai envie de t’entendre au téléphone m’appeler « ma p’tite poulette », mais ça ne m’est plus permis même si je n’ai pas effacé ton numéro de mes contacts. Tu me manques atrocement, et je voudrais écrire un livre en ta mémoire. Un livre qui rendrait hommage à la lumière que tu étais. Un livre qui évoquerait cette force divine dans laquelle tu allais puiser sans cesse et te permettais de ne pas sombrer. Tâche louable, mais ô combien ambitieuse, car comment parler de toi sans passer à côté de la femme que tu étais, l’amie, la fille, la professionnelle, la mère, la tornade positive, toi, ma fée, mon encourageuse, ma sécheuse de larmes, ma remonteuse de moral, ma fidèle confidente, et j’en passe… Il me plairait aussi de composer une chanson pour que le monde sache qui tu étais, pour qu’il fredonne l’énergie de ton refrain, pour qu’il sache à quel point tu étais exceptionnelle à mes yeux. J’aimerais tant que le monde découvre qu’il a perdu quelqu’un d’incroyable quand tu nous as laissé pour ton dernier voyage. Ce qui me réconforte, c’est de me dire que le Ciel a gagné une belle âme. Une âme pleine et riche de l’amour qu’elle a semé sur la terre des vivants.
De penser à toi, m’emporte et me transporte dans le sillage de ton courage, de ta détermination, de ta persévérance et de ta foi. Oh, ma Cathy… Je sais bien que personne n’est irremplaçable, mais pour moi, tu l’es. Toi, si différente de moi et si complémentaire, tu savais tout de moi. Tu as accompagné mes victoires de ton rire et tu as partagé mes défaites. Alors même si les gens meurent tous les jours et que notre planète continue de tourner, depuis ton départ, elle tourne un peu moins bien pour moi. J’ai mal ce soir. Je souffre de ne plus te voir. Où es-tu, toi qui as changé mon regard sur la vie ? Je me souviens de nous et je souris. J’ai les images de notre rencontre par hasard, même si le hasard n’existe pas. On s’est tout de suite reconnues. Un coup de foudre amical, puissant et immédiat. Toi, si lumineuse. Ton sourire, ta chaleur, ton humilité, tes blagues idiotes, ta manière d’être à l’aise en toutes circonstances, tu attirais les gens comme un aimant magnétique. À l’époque, je ne savais pas ce que tu traversais. Je sentais quelque chose de différent en toi, comme une vigueur à déplacer des montagnes. Puis, j’ai appris. Tu m’as dit avec une drôle de gaieté « J’ai une maladie mortelle et chronique. On m’a prévenu que ce serait rapide, mais après six ans, je suis encore là, et il me plaît de croire qu’un miracle reste possible ». Mon étoile, ma Cathy, ce jour de confession, tu semblais tellement confiante que je ne pouvais pas remettre en cause ta conviction ni douter de ta guérison. J’ai ri sans remarquer que je pleurais à l’intérieur, puis je t’ai répondu que « Bien sûr, tu t’en sortiras et tu feras mentir ces fichues statistiques ». Quelle foi ! Tu n’as jamais lâché ! Rien ! Au plus fort de la maladie, tu ne t’es jamais départie de ton sourire. Même au plus mal, au plus bas, perfusée et amaigrie, tu nous partageais que ce temps d’immobilisation te permettait de réfléchir à l’amitié, à l’amour, aux rencontres qui ponctuent notre route, à la vie qui est si belle, à l’au-delà et à ses rues pavées d’or. Ma Cathy, si forte et si sereine, tu n’as jamais renoncé. Tu étais époustouflante de paix alors que ton corps t’avait déclaré la guerre, que la mort se rapprochait et te volait ton énergie. Tu as cru jusqu’au bout que « rien n’est impossible à celui qui croit ».
Je t’aimais tant… J’ai prié pour toi au pied de mon lit. J’ai versé des seaux de larmes. J’ai imploré, négocié, refusé, mais nos croyances n’activent pas toujours le miracle tel qu’on le voudrait. Parfois, le miracle est ailleurs et il faut s’y résoudre. Puis, il y eut ce matin ensoleillé comme toi, mon rayon de soleil. Ce matin où tu as quitté le monde des mortels pour rejoindre l’infini, l’éternité. Ce matin où tu as couru dans les bras de celui que tu aimais, celui en qui tu croyais et qui renouvelait tes forces même si tu dépérissais sous nos yeux. Désormais, il me faut faire sans toi, ma sœur, mon boute-en-train, mais tel que tu le faisais, je n’oublie pas de vivre l’instant présent. Comme toi, je m’efforce de remplir l’aujourd’hui du mieux possible. Dorénavant, rechercher la paix et l’amour, être dans le contentement et toujours croire au meilleur, j’en ai fait une obligation, une priorité. Ton départ a changé les couleurs de mon âme. Ton envol a déposé une colère joyeuse et féconde dans mon cœur, une furieuse envie de création et de re-création, une folle envie de ne rien lâcher. Et même s’il m’arrive de tomber dans un gouffre abyssal, de penser à tout abandonner, l’écho de ton rire qui m’habite chasse les ténèbres de mes pensées et je renais de mes cendres. Et comme toi, ma guerrière de Dieu, j’enfile l’armure pour combattre le bon combat, pour achever la course et remporter le prix. Oui, comme tu l’as fait, ma Cathy, je garde les yeux fixés sur Jésus, le chef de la foi et celui qui l’accomplit pleinement, et je cours sans plus m’arrêter jusqu’à te retrouver, ma douce, ma lionne, ma radieuse, ma coupine d’amour que z’aime à la folie…
By Christ’in
Quel bel hommage rendu et quelle bel exemple de foi et de courage au milieu de la tristesse et de l’épreuve…
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Oui, on aimerait pouvoir traverser l’épreuve de manière aussi forte. C’est un cadeau laissé aux proches que de s’appuyer sur sa foi en toutes occasions.
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je partage elle sait que tu es mère courage cet hommage rendu est bouleversant…sms possible?🙏🏼🌼
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Merci beaucoup. Tu veux m’écrire en SMS, c’est ça ?
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C’est très émouvant,
Que Dieu te bénisse.
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merci. Sois aussi béni
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