En cette nouvelle année, elle sera encore seule
Elle allume la cheminée, d’un geste las et veule
Une bonne couverture, un vin couleur ambrée
Un ouvrage de peinture, pour passer la soirée
Mais le chagrin remonte, elle pense à sa famille
Elle a soudain honte, tout autour d’elle vacille
Pourtant elle se souvient, où maintes et maintes fois
Que dans les jours anciens, on lui parlait du Roi
Elle songe à cette bible, enfouie dans le grenier
Elle trouve cela risible, en ce soir singulier
Un élan la poussa, à chercher ce livre
D’un bond elle se leva, en quête de poursuivre,
La lecture de ces pages, si longtemps ignorées
Elle grimpe à l’étage, d’une chandelle éclairée
Les flammes vacillantes, agrandissant les ombres
Là-haut sous la charpente, il y faisait si sombre
Des écrits poussiéreux, surgissant comme des âmes
Ont l’air tout heureux, de revoir cette femme
Elle balaie la mansarde, les particules dansent
Elle astique et regarde, crée une belle ambiance
Des livres jamais ouverts, reprennent l’éclat du neuf
Des objets découverts, la crèche l’âne et le bœuf,
Et tous ses personnages, lui rappellent maintenant
De magnifiques images, les beaux Noël d’antan
Une belle famille unie a volé en éclat
La parfaite harmonie a tourné au pugilat
Des larmes déferlent sur ses joues de maman
Mais telle une perle qui brille à ce moment,
Une tranche scintillante parait dans l’encoignure
D’une main hésitante, elle retire la brochure
Comme une fragile amphore, sortie de son abri
Cette nuit-là elle dévore le précieux manuscrit
Des mots jadis ardus, aussi doux que le miel
Tel un bras étendu, lui révèlent le ciel
Et comme un luminaire qui s’est allumé
Un verset s’éclaire sous ses yeux fatigués
C’est son anniversaire, elle invite le Seigneur
Reconnait sa misère, sur ces temps de malheur
Pardonnée à son tour, elle chante sa victoire
A ceux des alentours, venez Lui rendre gloire !
Quelqu’un frappe à la porte, qui vient à cette heure-ci ?
Non je ne suis pas morte, serais-je au paradis ?
A l’aube ils sont venus ! mes bien-aimés sont là !
Je ne l’espérais plus, mes enfants vous voilà !
Les sanglots de tristesse, font place à l’euphorie
Des hymnes d’allégresse, acclament le Messie
Les voisines et amies se joignent au doux festin
Une femme s’est repentie, les cieux chantent ce matin !
« Ou quelle femme, si elle a dix drachmes, et qu’elle en perde une, n’allume une lampe, ne balaie la maison, et ne cherche avec soin, jusqu’à ce qu’elle la retrouve? Lorsqu’elle l’a retrouvée, elle appelle ses amies et ses voisines, et dit: Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé la drachme que j’avais perdue. De même, je vous le dis, il y a de la joie parmi les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent.»
Luc 15 :8-10
Ce poème est paru dans l’ouvrage « Paraboles sous un autre angle »
Quelques mots, quelques vers…. et la vie d’une femme surgit devant nous au travers d’une description pleine d’espérance. 🤩👍
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Merci Coeur de mots pour ton commentaire et à tous ceux qui ont apprécié « ce soir singulier »
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