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Un arbrisseau poussait

Dans une terre aride un arbrisseau poussait
Il était gai et fou, élégant et fringuant
Sa nature était douce et ses bras de bois frais
S’élançaient vaillamment avec tant d’aptitudes

Pourtant survint alors la nature seconde
On lui dit : « Garnement, cesse donc de pousser
Tes bras sont si subtils, tu charmerais le monde
Je vais donc te donner de bonnes habitudes »

Entravé l’arbrisseau dans sa nature idoine
Croyant que l’habitude était bonne et fertile
Poursuivit sa croissance en mince filigrane
Et de l’habile entorse crût en béatitude

Il ne se doutait pas que l’infâme ascendant
Allait en le cloitrant diminuer sa superbe
En faire un boulingrin et briser son printemps
De ses bras prometteurs former des platitudes

Et l’arbrisseau grandit, il devint averti
Abrégé dans sa course il était tortillé
Un mitoyen compère étalait son tutti
Et notre pauvre ami manquait de latitude

Il avait de son joug imposé et funeste
Et de ces habitudes qu’il croyait fécondes
Fait une peau factice, un piège manifeste
Quand allait-on lui rendre un semblant d’altitude ?

Victime il était donc de cette entrave lisse
Il s’agita, rua, élança ses bras d’or
Et le ciel se pencha pour ôter son cilice
Habile, il se démit et tua l’habitude

Libre il était alors, et fusa vers la nuée
Elle était douce et tendre et le couvrit de perles
Craintif il avançait, la sève transmuée
Et la vie afflua, vers tant de vastitude

Caminodica, octobre 2023, défi d’écriture #23

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