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L’araignée et le grillon


Dame Araignée résolument, forgeait son piège patiemment
« Trappe mortelle » était son nom, mais me direz-vous : Pourquoi donc ?
Car elle avait au fil des ans, mis au point un sinistre plan
Celui de creuser sans faillir, un antre pour se recouvrir
Et d’y déposer par-dessus, pour le cacher de toute vue
Un peu de soie bien arrangée, quelques débris éparpillés
Sur sa jolie toile de fond, pour perfectionner l’illusion !
Dissimulée dans ce repaire, elle guettait ainsi sa proie
Quel est son point de repère ? Les vibrations, ça va de soi !
Dès que Madame les perçoit, elle bondit, le cœur en joie
Sitôt son venin injecté, la cible est alors consommée
Voyant sa vie se terminer, au fond du trou d’une araignée !
Et notre faucheuse exercée, ne ratait aucune occasion
Tout voyageur écervelé, se retrouvait dans son giron

Monsieur Grillon émoustillé, par le printemps qui s’annonçait
Se promenait innocemment, le cœur léger et tout content
On le surnommait : Le Rebond, mais quelle en est l’explication ?
Car il sautait avec passion, et ceci en toutes saisons,
Satisfait de sa condition, stridulant de jubilation !
Le Rebond n’était pas méchant, il se nourrissait seulement
D’un peu de blé sur son chemin, de quelques fruits dans le jardin
S’employant à désencombrer, le sol sur lequel il passait
Avec lui, plus aucun déchet, n’embauchez plus de jardinier !
Sans se lasser notre grillon, chantait avec application !
Et s’il croisait sur son chemin, un collègue dans le pétrin
Il s’efforçait avec ardeur, de le sortir de son malheur
Ce jour-là vous disais-je donc, avec grande délectation
Il multipliait les rebonds, excité et tout fanfaron

Soudain, au détour d’un épi, mais que voit-il ? Une fourmi
Enchevêtrée dans un filet, comme une toile d’araignée
S’approchant à pattes de loup, et le cœur battant tout à coup
Notre grillon se dit alors : « Je dois l’aider, coquin de sort ! »
A grand renfort de ses antennes, ceci sans ménager sa peine
Il délivra Dame fourmi, qui soulagée, sitôt s’enfuit
Mais c’était bien une araignée, qui avait tissé ce guêpier
Oui Trappe Mortelle en effet, dans sa tanière était planquée
Alléchée par la survenue, d’un grillon tendre et tout dodu
Qui n’avait rien flairé, rien vu, que de la paille, rien de plus
L’attente de Reine araignée, était enfin récompensée
Et à l’idée de cet en-cas, Madame en salivait déjà !
Elle prit donc une impulsion, pour sauter sur Sieur le grillon
Comptant le manger doucement, pour se délecter de l’instant !

Oh je vous vois trembler d’ici, désabusés, le cœur meurtri
Mais écoutez, la vérité, que Dieu nous a communiquée
Celui qui creuse pour piéger, les hommes droits dans son filet
Chutera dans son propre puits, le payant ainsi de sa vie
Mais l’homme intègre, quant à lui, sera béni, épanoui
Mais où en étions-nous déjà, au saut de l’araignée Ninja !
Au moment donc de sa percée, pour dévorer l’infortuné
Un gamin qui passait par là, vit un caillou et le lança
Il atterrit sur le citron, de l’araignée en éruption !
Qui retomba, écrabouillée, dans le trou d’où elle venait !
Et Le Rebond, éberlué, tout transpirant, tout retourné
Après un instant de stupeur, reprit sa route plein d’ardeur
Reconnaissant qu’il y ait bien, dans ce monde dur et malsain
Quelqu’un qui veille activement, à rétribuer le méchant…

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