Par Jean-Charles Paillet, en réponse au défi d’écriture 27 « Écris la ville »
Dans les villes inhumaines
à quoi bon hâter le pas en chemin
parmi les creux les bosses
tous ces cris malveillants ?
Partout l’espace est pollué
d’affolements et de vertiges
L’issue pour conquérir
le silence et la paix
est de se retrancher en soi
comme dans une place forte
Puis d’ouvrir une brèche
dans l’adversité et les vents contraires
afin de gagner les herbes hautes
la courbe des eaux claires
l’étendue d’un ciel étoilé
Un jeudi
À Marseille
Un jeudi
au coin d’une rue
quel est son nom ?
Beaucoup ont le même
la misère
Un jour comme un autre
en somme
fait de cartons
et de mendicité
à deux pas de tout
Un jeudi
d’une incroyable solitude
d’un étrange sentiment d’impuissance
La nuit tombe
Demain déjà
semble dire
Encore
Jean-Charles Paillet
