Par Marie Sylvie, en réponse au défi d’écriture #29 : les vieux

Ils marchent lentement, mais leur mémoire court plus vite que nos pas.
Leurs mains tremblent, mais elles ont tenu des mondes, des enfants, des guerres, des silences.
Leurs yeux se plissent, mais ils voient plus loin que nos regards pressés.
Ils sont les bibliothèques vivantes de ce que nous avons oublié d’écouter.
Ils parlent parfois comme un murmure à Dieu,
avec des mots qui ont traversé des saisons.
Ils rient d’un rire cabossé mais vrai,
celui qui sait que la vie est une farce sacrée.
Ils pleurent sans bruit,
car leurs larmes ont appris à ne pas déranger.
Et pourtant, ils brillent comme des chandelles dans le vent,
vacillantes mais tenaces.
La vieillesse n’est pas un naufrage.
C’est une île.
Un lieu où le temps se pose enfin
comme une colombe sur l’épaule.
Et dans ce repos, il y a Dieu.
« Même jusqu’à votre vieillesse, je serai le même,
Et jusqu’à votre vieillesse, je vous soutiendrai.
Je l’ai fait, et je veux encore vous porter,
Vous soutenir et vous sauver. »
— Ésaïe 46:4
Ils sont les témoins du miracle quotidien :
Celui de survivre à soi-même,
De pardonner sans bruit,
D’aimer sans condition,
Et de croire encore malgré tout.
Alors, lorsque tu croises un vieux,
Ne baisse pas les yeux.
Regarde-le comme on regarde le ciel étoilé :
Avec respect, avec silence, avec gratitude.
Car il est ce que tu deviendras,
Et peut-être ce que tu espères être.
Marie Sylvie

C’est un beau poème. Tous mes compliments.
J’aimeAimé par 1 personne
Très pertinent… et que de belles métaphores !
J’aimeJ’aime
Merci Marie Sylvie
Votre poème m’a ému aux larmes tant il est vrai.
J’aimeJ’aime