En hommage à Charlie Kirk (1993 – 10 septembre 2025)
Le vieux Santiago est de retour au port,
Il ramène ses os et ses mains déchirées ;
Las, courbé, mais debout, tant que bouge son corps,
Il a la dignité des très grandes marées.
Santiago, dis-moi : est-ce vraiment la peine ?
Toi qui as tant vogué, toi qui as chancelé,
Sais-tu quand se tairont ces appels à la haine ?
Un homme bon et sage est mort d’avoir parlé.
Gamin, le ver marin peut grignoter le bois,
Mais un bon charpentier fait des barques robustes ;
Une balle gravée de la meute aux abois
Ne fauchera jamais l’âme d’un homme juste.
Le vieux Santiago est de retour au port.
Ses bottes ont des trous et ses yeux ont des doutes ;
Pas de chance, dit-on, en parlant un peu fort,
Il a porté son mât jusqu’au bout de la route.
Santiago, je sens que le vent a tourné ;
Pourquoi la radio crache tous ces mensonges ?
Un homme bon et sage est mort d’avoir donné ;
Sais-tu quand prendra fin cet effroyable songe ?
Gamin, ne pleure plus, brandis cet éperon :
La Parole est vivante, aiguisée tel un glaive ;
Parle, écoute, débats, fais sonner le clairon,
Car une voix s’est tue, mais mille autres s’élèvent…
Simon Alcione, 15 septembre 2025
