Quand bien je parlerais le langage des anges,
Si je n’ai pas l’amour, je ne suis qu’un clairon.
Et si j’ai du public ovations et louanges,
Je n’ai pas la musique ensemble avec le son.
Et quand bien je pourrais exhorter rois et prêtres,
Quand bien j’aurais compris tous les théologiens,
De l’insondable foi surpasser tous les maîtres,
Et changer la Mer Morte en pics et en ravins.
Quand je mettrais jardin, maison avec les meubles,
Quand je retirerais tout l’argent de ma main,
Héritage reçu, revenus des immeubles,
Pour donner à tous ceux que tenaille la faim.
Et même si devant un fanatique immonde,
Je ne renierais pas celui qui m’a sauvé,
Si je n’ai pas l’amour sur lequel tout se fonde,
Cela ne sert à rien et je n’ai rien prouvé.
L’amour à la bonté ajoute la patience,
Il ne s’attriste pas du bonheur du voisin,
Il ne se gonfle pas, n’impose pas sa science,
Ne se retranche pas sur le Mont Aventin.
Il ne dérobe pas par violence ou par ruse,
Il ne calcule pas ce qu’il donne à autrui,
Il ne s’emporte pas sur quelqu’un qu’on accuse,
Il n’alimente pas le soupçon qui détruit.
Quand bien même un rival subirait l’injustice,
Il ne se dirait pas: « Après tout, c’est bien fait ! »
Mais il réparerait au mieux le préjudice
En prenant sa défense, en disant ce qu’il sait.
L’Amour est comme Christ, sa gloire est éternelle.
Les prophètes ont vu leurs visions s’accomplir.
Les langues de Chavouot deviendront ritournelle,
Les grands théologiens ne seront qu’un soupir.
Derrière le miroir imparfait qui se brise
La porte étroite est là, qui s’ouvre largement.
Je la verrai enfin, notre cité promise,
Et Celui qui m’aima dès le commencement.
22 Avril 2018. Poèmes Romantiques.
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