La plateforme d’Airster était tellement réelle dans la tête d’Eve Alpi qu’elle en a réalisé une maquette :

Source : compte Instagram de l’auteur

Source : site de l’auteur
Au fil de la lecture du premier tome de la duologie d’Airster, la ville-bulle éponyme devient en effet de plus en plus réelle. Nous y suivons les aventures de la jeune Stelyna et de son cousin Thorn qui habitent le Faubourg, un quartier isolé de la plateforme volante. Ici, vivent les reclus de la société à la merci d’un certain Hérold Kristenen, gouverneur tyrannique et sans pitié.
Les protagonistes en quête de vérité et de liberté vont utiliser le réseau souterrain de la ville pour s’infiltrer dans la Citadelle interdite. Stelyna possède toute les qualités pour se fondre durablement dans cette mini-société aux codes pourtant très différents de la vie du Faubourg. A la manière de Sherlock Holmes, la jeune héroïne ne se contente pas de voir : elle observe et transforme chaque petit détail en signification. L’auteur nous fait entrer ainsi dans la dimension policière du roman où les enquêtes à risques vont se succéder.
Ève Alpi maîtrise bien les ficelles du roman d’anticipation dystopique : dans la société d’Airster, il est presque impossible pour les habitants du Faubourg de goûter au bonheur, en tout cas sur cette « Terre ». L’histoire est suffisamment proche des dernières évolutions technologiques pour apporter un caractère réaliste au roman, parfois troublant. Ce roman de 2019 semble même particulièrement pertinent lorsqu’intervient une mystérieuse épidémie qui s’attaque aux plus fragiles en provoquant des fortes fièvres et de la toux…
Au contraire d’Eburia dont nous avions parlé ici, il ne s’agit pas d’une allégorie chrétienne. Les habitants du Faubourg évoquent dès les premières pages ce qui les unit et leur donne la force de s’opposer à leur condition : la foi en Dieu. Ils en tirent un sens du sacrifice et un amour indéfectible les un pour les autres qui rend le livre particulièrement émouvant.
Les victoires semblent parfois un peu trop faciles pour les héros, mais l’auteur réussit l’exploit de ne pas tomber dans l’écueil des romans « chrétiens » américains où le bien et le mal se battent parfois à force égale, sans interactions. Ici, les héros finissent par dévoiler leurs défauts et on se surprend au fil des pages à apprécier des personnages de la Citadelle que l’on croyait d’abord du mauvais côté…
Dans la succession de malheurs qui les touchent, un des personnages, Evie, évoque souvent la « Providence ». La souveraineté de Dieu sur les événements fait alors écho à celle de l’auteur sur le fil de son livre : les épreuves ne sont acceptables que dans la perspective du dénouement à venir…
Il s’agit du septième roman d’Eve Alpi (voir son site) et ça se sent. Le style est maîtrisé et nous tient en haleine du début à la fin. Le chapitrage qui rappelle la chronologie des événements est bien pensé et donne du rythme. Un roman parfait pour cet été, destiné aux ados et aux adultes, qui vous donnera sans doute l’envie de lire la suite et fin qui vient de sortir !


Tu m’as clairement donné envie de le lire ! J’ai trouvé ma prochaine lecture !
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Merci pour votre commentaire et bonne lecture ! N’hésitez pas me faire un retour par ici .
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