Ce dialogue est une réponse au défi d’écriture en cours : écris un dialogue. Il faut inventer un dialogue entre les animaux des photographies proposées. Ce dialogue devra posséder une morale plus ou moins explicite (= un enseignement qui se dégage, une conduite que les propos invitent à tenir). La forme du dialogue doit être maintenue sur l’ensemble du texte.
— Bonjour ! quel plaisir de te rencontrer ici !
— Bonjour, Mésange Bleue (sniff).
— Pourquoi es-tu si triste, Nonnette ?
— Hélas ! j’ai écouté les propos d’une vieille mésange charbonnière et je suis malheureuse depuis.
— De quoi s’agit-il ?
— Un jour, contrairement à habitude, je cherchais des vers dans une clairière et soudain, j’ai entendu des aboiements non loin.
— C’était un chien qui aidait son maître à trouver des truffes ?
— Non … En voletant, je suis arrivée dans un jardin et je l’ai vu.
— Et alors ?
— Il ne cessait d’aboyer puisque, sur la branche d’un prunier, la vieille mésange débitait des cui cui cui à n’en plus finir.
— Qu’est-ce qu’elle chantait ?
—Ah la la ! J’ai mis du temps à essayer de comprendre son bavardage. Quand enfin j’y suis parvenue, j’étais tout de même sceptique et le suis encore !
— Et … c’était quoi ce …discours ?
— « Jette ton pain sur la face des eaux et avec le temps tu le retrouveras ». (*)
— Je ne comprends rien à ce que tu me racontes !
— Le pire de l’histoire c’est qu’à mesure où les jours passaient, ces paroles me tournaient sans arrêt dans la tête. Donc, j’ai pris la décision de faire ce qu’elle prétendait.
— Et alors ?
— Je me suis débrouillée pour trouver du pain que j’ai eu toutes les peines du monde à apporter jusqu’ici et je l’ai jeté dans l’eau du bassin.
— Et puis ?
— Je suis partie vers d’autres destinations. Mais depuis bientôt plus d’un mois que je suis de retour, je viens chaque jour ici, et je ne le retrouves pas ! c’est pourquoi je suis triste. La vieille mésange m’a trompée et je suis déçue !
— Moi, je suis persuadée que du pain ne peut pas rester indéfiniment sur l’eau. Le tien a probablement servi de nourriture aux poissons du bassin ou aux oiseaux du ciel !
—Mais où la vieille a-t-elle bien pu tirer ce qu’elle a dit ?
— À mon avis, ce sont les paroles de sagesse, et là-dessous, il y a un mystère !
— Je veux bien te croire, mais explique-moi çà !
—Seule la vieille mésange charbonnière est capable de donner une explication à ce qu’elle affirme, tu ne crois pas ?
— C’est bien beau ce que tu dis, mais où la trouver ? (sniff)
— Il est temps de sécher tes larmes. Veux-tu que nous partions à sa recherche ?
— Je suis d’accord, parce que ma hantise, c’est de retrouver le pain que j’ai jeté ici … dans l’au de ce bassin !
— Une chose me turlupine … Elle a dit « sur la face des eaux » et non dans l’eau d’un bassin. Il me tarde d’avoir la résolution de cette énigme. On y va ?
— Comprendre enfin, serait mon plus grand soulagement. Allons-y !
(les deux mésanges quittent le bassin et s’envolent à tire-d’ailes vers l’horizon).
*(Ecclésiaste 11 : 1)
Christiane Talbot