Des colères j’avais, de celles sans paraître,
Des bombes nucléaires explosant dans ma chair,
Qui rongeaient mes pensées d’un invasif cancer.
Des colères éclataient, surtout envers ma mère,
S’enfuyant loin de moi un de ces soirs d’hiver,
Des frères, m’éloignant et brisant mes repères.
Le départ paternel fut aussi un mystère.
Entre mon vieux grand-père et mon âgée grand-mère,
Je devins fille unique à l’âme solitaire.
J’étais une incomprise,
Et je fus l’insoumise
Qu’on avait remisée,
Au fond de la banquise.
Oui !
Des colères, j’avais envers tout l’univers,
La rage chevillée, maudite fut la Terre,
Qui niait mon malheur, ainsi que mes misères.
Mon esprit à l’envers, l’aigreur en bandoulière,
Écartée de mes pairs, je n’allais pas me taire,
La guerre par les mots, je tuais sans manière.
Envers et contre tous, j’étais contestataire.
On m’accusa dès lors, en vers incendiaires,
Sans savoir discerner mes excès de colère.
J’étais une incomprise,
Et je fus l’insoumise
Qu’on avait remisée,
Au fond de la banquise.
Oui !
J’avais trop enduré et déjà trop souffert,
De l’âcre de l’amour, du manque de repères,
Traçant mon avenir en chemin de galères.
Alors l’écorchée vive a couru les chimères,
Tendresse d’une mère en baisers éphémères,
Présence paternelle en cultes séducteurs.
Un avenir précaire aux ardeurs passagères,
Une lueur ternie par de sombres déserts.
Un destin incertain ; je n’étais plus des « leurs ».
J’étais une incomprise,
Et je fus l’insoumise
Qu’on avait remisée
Au fond de la banquise.
Oui !
Un jour, la solitaire à la vie singulière,
A voulu prendre l’air, effondrer les barrières.
Changer son atmosphère et viser la carrière.
S’éloigner du passé avec des kilomètres.
Le strict nécessaire, une sacoche d’affaires,
Puis, cap vers le bonheur pour réparer son cœur.
Volontaire et déçue, j’aspirais au meilleur,
A une vie en rose, au lieu de la noirceur,
Mais rien ne put combler le manque de mes pairs…
J’étais une incomprise,
Et je fus l’insoumise
Qu’on avait remisée
Au fond de la banquise.
Oui !
Recherche de l’amour, mais poursuite d’un leurre.
Après le sentiment, surviennent les douleurs,
Car on fait des erreurs quand on a trop souffert.
Le mal-être d’un cœur qu’on ne peut satisfaire,
Le vide et l’abandon, les pensées en désordre,
Entachaient mon honneur et cachaient ma valeur.
Et comme le brin d’herbe, inodore et amer,
J’ignorais que pour Lui, j’avais de la valeur.
Jamais je n’ai pensé être particulière !
J’étais une incomprise,
Et je fus l’insoumise
Qu’on avait remisée
Au fond de la banquise.
Oui !
Et si bien trop butée, je restais rancunière,
L’enfer, j’aurais connu et n’aurais pu renaître.
Sous terre, loin de Toi, j’eus été Ô mon Père !
Je T’ai abandonné mes antiques rancœurs,
Déposé à la croix, mon fardeau de douleurs,
Tout donné sans regret et sans âpre remord.
Ma peine transformée en perles de rivière.
Mes ténèbres chassées par Ta juste lumière.
Ma joie en Toi, Seigneur qui a guéri mon cœur !
J’étais une incomprise,
Mais Toi sans artifice,
Tu as donné Ton Fils,
Pour moi, en sacrifice.
Oui !
Moi qu’on avait jadis, remisée à l’arrière,
Désormais, j’ai du prix pour mon Libérateur,
De sa vie, a payé sur le bois du calvaire.
Rachetée et aimée du grand Dieu Créateur.
Réprouvée que j’étais, ma vie est à l’honneur.
Un chemin aplani, devant moi grand ouvert.
Éloge au Roi des rois, déborde de mes lèvres.
Un prélude du Ciel, éternelle ferveur,
Pour louer mon Sauveur et chanter Sa splendeur
Christ’in
MERCI POUR CETTE TRANCHE DE VÉCU
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merci de l’avoir lu et apprécié 🙂
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Aux premiers vers, les larmes me montent aux yeux et mes entrailles se serrent. Béni soit Dieu qui vous a apporté paix et soins et amour et tendresse ! Merci pour votre témoignage de persévérance qui révèle aussi que Dieu est tout près de nous, même quand on ne fait pas attention à Lui. Merci pour ce partage courageux et si plein d’émotion, Christ’in !
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Le Seigneur vient chercher les pauvres et les malades, et malade, je l’étais assurément 😦
Merci d’avoir ressenti et compris les émotions traduites par ces quelques vers
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L’écriture est une thérapie ! Bravo d’avoir eu le courage de crier vos émotions sur le papier et quelle merveilleuse rencontre avec le Christ qui nous a laissé le Consolateur !
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oui Debora, Il m’a consolé de tous mes maux. Par Lui, je n’ai plus mal à mon passé …. Merci pour l’encouragement
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Merci pour ton poème qui fait écho à ma propre enfance et adolescence .En tout cas dans ma réaction et dans ma recherche de trouvé un sens à ma vie .Grâce soit rendu à notre Dieu .il est venu nous chercher et à déverser son amour en nous en Jésus-Christ Amen
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oui Amen ! En Lui, sont toutes nos sources. Merci Alain 🙂
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Merci pour votre témoignage. L’Amour de Jésus guérît tout. Nous libère de nos esclavages. Avant de rencontrer le Bon Berger, nous sommes vraiment des brebis errantes, blessées et sans espérance. Puisse votre écrit toucher des âmes qui passent par les mêmes souffrances. Et au plaisir de vous lire encore.
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Merci Rolland 🙂 C’est vrai qu’il est notre Bon Berger. Au plaisir
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