Mes petits bonheurs

Réponse au défi d’écriture n°8

Et si vous me suiviez dans ma journée de petits bonheurs qui démarrent dès le matin ? Les paupières encore lourdes du sommeil de la nuit, me voilà reconnaissante et heureuse pour ce nouveau jour dans la main de Dieu, pour ce jour qui s’offre à moi par Sa grâce. Voici donc mon premier petit « merci » adressé à l’auteur de ma vie. Un « merci » pour cette journée qui se profile devant moi avec son lot de petits bonheurs, de petites ou de grandes surprises, de moments de joie bienvenus ou ceux beaucoup plus tristes qu’Il m’aidera à traverser. Un « merci » pour Ses bontés qui se renouvellent chaque matin et pour mes sillons tracés d’avance… Dans un élan du cœur, s’ensuivent quelques mots doux pour Lui. Des mots d’amour, de gratitude, comme de simples prières.

Et me voilà debout ! Petit bonheur si souvent négligé d’être debout sur ses deux pieds et se savoir en bonne santé. Petit bonheur aussi d’entendre du bruit dans la cuisine et songer à mon mari qui avant que le soleil ne se lève, est sorti sans un bruit du lit, puis s’est recueilli un long moment dans la prière, dans le silence du salon. Le bonheur de le voir alors qu’il prépare le petit-déjeuner des trois enfants en accueil à la maison. Le bonheur encore, à la pensée que je ne suis pas seule et qu’il y a de la vie, du mouvement et de l’Être autour de moi, même si parfois, il y a un peu trop de mouvement à mon goût… Mais heureusement, à cet émoi, se substitue ce moment où détachée des autres et de l’agitation, et concentrée sur moi, je déguste un muesli au lait d’amandes. 

Et dans cette journée, mes petits bonheurs s’enchaînent. Voilà une prière en couple, puis une sainte-cène partagée à deux, et l’occasion de me rappeler une fois encore de l’œuvre de la croix ! Et que dire de ce petit bonheur d’écouter des louanges en voiture avec mon mari, de les reprendre ensemble et de penser que nos voix discordantes s’accordent à merveille dans le cœur du Seigneur ? Petit bonheur encore, lorsqu’au cours de la journée, une prédication s’écoute sur le net et précède un agréable moment de réflexion ou de débat. 

Petits bonheurs mis bout à bout, auquel s’ajoute celui de l’écriture. Ce « don » divinement reçu que je veille à ne pas enterrer, que je m’évertue à entretenir comme un jardin, que je bouture en humilité et cisaille en apprentissage. Ce « don » que je nomme plus communément « une certaine disposition », je tente, malgré le découragement, la difficulté ou l’insatisfaction qui s’y accolent fortuitement, de le faire grandir comme un arbuste qui produira de bons fruits. Oui, chaque jour je m’y emploie avec bonheur, mais aussi avec persévérance, ardeur et patience ; trois heureuses vertus, elles aussi obtenues par la main du Très-Haut. Et que dire du bonheur de poser les premiers mots qui en entraînent d’autres, et celui de voir ligne après ligne, les phrases s’ajouter les unes aux autres et embarquer leurs compagnes de clavier en envolées littéraires ?

Pour clore cette journée, manque à mes petits bonheurs, celui d’un coup de fil passé à un enfant resté loin de mes bras, de cette prise de nouvelles pour un père vieillissant, et de ce « bonjour » à une chère amie restée proche malgré les kilomètres et les ans. 

Voilà donc mes petits bonheurs du quotidien, à peu près tous écrits, décrits, invités et signifiés en quelques lignes, car du Créateur à la création, il n’y a qu’un pas d’admiration, ou plutôt qu’un œil admiratif pour toutes Ses beautés, qu’une langue gourmande pour toutes Ses merveilles, qu’un palais se réjouissant des saveurs multiples, qu’un nez se délectant des parfums récréatifs de la nature généreuse et florissante qu’Il nous a léguée.

Oui, du Créateur à la créature, il n’y a qu’un bras de réconfort, ou plutôt qu’une main caressante et créatrice, qu’un regard bienveillant, qu’une bouche encourageante, qu’un nez se réjouissant des effluves culinaires d’un repas préparé par une main amicale, qu’une oreille aiguisée à la voix de Son Seigneur et  Maître, qu’un cœur bien disposé.

Christ’in