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Frèr « eaux » ennemis

En réponse au défi d’écriture #13 : une fenêtre de justice


Il arrive parfois qu’au sein d’un même nid
Deux oisillons grandissent en étant ennemis
Au lieu de s’entraider face à l’adversité
De veiller l’un sur l’autre et d’être des alliés
Ils se battent et poussent chacun de leur côté
Et alors doucement s’installe dans le nid
Quelque chose de l’ordre de la tyrannie
Le plus grand prend l’ascendant sur le plus petit

Peut-être vous est-il arrivé d’en croiser
Vous avez entendu leurs sons criards, blessés
Vous avez même vu quelques plumes voler
Mais c’est loin de vos yeux que la plupart du temps
Se sont livrés avec le plus d’acharnement
Les combats les plus grands, les plus avilissants
Laissant nos deux oiseaux, meurtris et indignés
Par les cris courroucés et les becs déchaînés

Puis un jour ils s’en vont, l’heure étant arrivée
De s’envoler du nid, et de voir du pays
Et ils voyageront chacun de leur côté
Mais au cours de leurs vols migratoires ils auront
Parfois des occasions d’ensemble voleter
Mais malgré leur apprentissage de la vie
Des mœurs des autres oiseaux, les courants traversés
Subsistera toujours une incompréhension

Pourtant l’aîné des deux s’adoucira souvent
Mais le cœur méfiant et frileux du petit
Se fermera malgré ce semblant de répit
Et il n’osera plus chanter effrontément
Oser des ritournelles et sautiller gaiement
Et cette accalmie là sera un peu tronquée
Les rancœurs subsistant de chacun des côtés
Provoquant encore quelques hostilités

Le petit, vous disais-je, capitulera
Vaincu car son aîné gardera le dessus
Et lassé qu’il sera de souffrir en secret
Le laissera gagner, découragé, perdu
Mais parfois ne supportant plus d’être écrasé
D’un seul coup craquera et s’égosillera
Déversant sa colère et son inimitié
A grands coups de ramages, il s’époumonera

Alors l’aîné des deux, courroucé de se voir
Défié, affronté ; certain de son pouvoir
Assaillira son frère, et l’abandonnera
Quasi mort car certain d’être dans son bon droit
Peu soucieux de son sort, insensible et si froid
Il s’en ira voler, chanter et déclamer
Des roulades alentour, joyeux d’avoir gagné
Et sans jamais montrer un quelconque regret

Mais le petit soucieux de plaire au Créateur
Qui les avait fait naître dans le même nid
Ira trouver son frère et de son bec meurtri
Posera sur sa joue un baiser délicat
Aussi doux que le peux, ça vous l’avez compris
Un volatile au bec, pointu, ça va de soi
Cet oiseau là voulait vivre un peu de douceur
Et regrettait d’avoir cédé à la fureur

Mais son frère si fier, et si content de lui
Au lieu d’avec ses ailes entourer le petit
Reprendra hardiment ses trilles endiablées
Et jamais n’avouera ses torts de frère aîné
Le petit attristé, mais sûr d’avoir bien fait
D’avoir laissé Jésus lui apprendre à aimer
Confiera ce grand tort dans les mains de son Dieu
Car même les oiseaux ont du prix à ses yeux

Et puis le lendemain, lira ces mots si doux :
« Nous prions constamment, que notre Dieu du ciel
Vous trouve ensemble, dignes de son grand appel
Et que par sa puissance, accomplisse pour vous
Tout désir de bien faire et toute œuvre de foi »
Notre oiseau apaisé saura que l’essentiel
N’était pas l’injustice aussi dure soit-elle
Mais c’était d’espérer, d’obéir pas à pas

Alors il laissera son propre cœur pécheur
Etre renouvelé dans les mains du Seigneur
Pour qu’au lieu de rester, avec rage et rancœur
Consumé d’aversion, pour l’oiseau le plus grand
Il soit capable ainsi de produire en tout temps
Un vol plein de beauté, en dépit des tourments
Non, plus de coups de becs, de sifflements stridents
Mais pour glorifier Christ, le plus joli des chants

Oui la vie d’un oiseau est parfois malmenée
Mais ça Dieu le savait, en souffrait, agissait
Et Jésus par son sang avait déjà payé
Les affronts, les méfaits d’une grande couvée
Et les siens, y compris : il était pardonné
Heureux d’avoir saisi qu’il devait à son tour
Pardonner chaque affront, et ce, jour après jour
Il laissa la justice aux mains de l’Eternel

Et s’en alla voler, plus haut, plus près du ciel…

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