Savoir n’est pas connaître

Je sais
Je sais qu’une femme peut souffrir en accouchant la vie
Mais je n’en connaîtrai jamais, jamais je n’en connaîtrai la douleur

Je sais
Je sais que l’océan est profondeur, mais je n’en ai jamais touché le fond
Jamais je n’ai connu ce bonheur

Je sais
Je sais que la mort est réelle et qu’elle angoisse l’âme humaine 
Mais personnellement, je n’ai jamais connu le fait de mourir

Je sais
Je sais qu’un être humain peut déclarer que Dieu est vivant
Qu’il existe vraiment, sans pour autant avoir appris à le connaître

Nous pouvons accumuler beaucoup de savoirs sans les avoir expérimentés 
Savoir tant de choses sur ceux que l’on aime, sans vraiment les cerner
Je sais qui tu es, mais je ne te connais pas
J’ai connu des tensions avec des êtres proches dont finalement je ne savais rien

Le savoir a besoin d’apprendre à connaître
Comme la connaissance a besoin d’apprendre à savoir
C’est ainsi que peuvent surgir des vérités
Ce n’est pas toujours l’un ou l’autre, mais parfois l’un avec l’autre

Ne reprochons pas à notre savoir de ne pas tout connaitre
Ni à notre connaissance de ne pas tout savoir
Comme l’un et l’autre sont différents, toi et moi sommes riches par nos différences
Comme l’un et l’autre peuvent être ressemblants, toi et moi avons des équivalences

La force du savoir
C’est de savoir que l’on connaît peu
La force de la connaissance
C’est expérimenter que l’on en sait peu

« Heureux l’homme qui reconnait sa pauvreté́ spirituelle car le royaume de Dieu lui appartient »
(Matthieu 5.3)

Heureux les êtres qui ont conscience de ce manque
En l’absence d’un avoir, ils s’enrichiront du savoir être là

(Juillet 2017 – Tiré du livre de l’auteur : « De toutes mes pensées » )