On était lundi et la matinée était déjà bien avancée. Patrice, douze ans, traversait le village au pas de course sans penser à admirer les montagnes qui l’entouraient. Enfin, il parvint devant la boulangerie et poussa la porte. Au-dessus de sa tête, un carillon aigrelet tinta.
– Hé ! Salut Xavier ! s’exclama-t-il en reconnaissant le fils du boulanger, un garçon de onze ans, installé derrière le comptoir.
– Salut Patrice !
– Tu remplaces ton père ?
– Ouais, il fait la sieste.
Patrice le regarda incrédule.
– La sieste ? A dix heures du matin ?
– Il se lève tous les jours à trois heures, expliqua Xavier.
– Ah, je comprends.
– Et comme c’est les vacances, il m’a demandé ce service.
– Ben c’est sympa de ta part de l’aider ! Dis, t’as vu l’orage de cette nuit ? Des éclairs fantastiques !
– J’ai rien vu.
– Non ?!
Xavier baissa la voix et poursuivit sur un ton de confidence :
– Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai une peur bleue des orages. En fait, de tous les bruits explosifs. Du coup, je me bouche les oreilles et je me cache sous mon duvet…
– Et les feux d’artifice ?
– Je ne les regarde jamais, c’est comme ça. D’autres ont peur des araignées. Il y a des peurs qui ne s’expliquent pas.
– C’est vrai. Tu crois qu’il y aura encore un orage aujourd’hui ?
– Je n’en sais rien… Mais c’est vrai qu’il fait lourd…
– En tout cas, on a prévu d’aller jouer aux explorateurs dans la forêt. Si tu es libre, un peu plus tard, tu peux venir avec nous. On a toute la journée devant nous. Mon oncle et ma tante ne rentreront que pour le souper et ils nous ont préparé un bon pique-nique.
– Cool. Vous allez où ?
– Vers la Pierre au trou.
– Ok, j’essaierai de venir !
– Super ! Euh… Je prendrais bien un pain de seigle, s’il-te-plaît.
Xavier se retourna, choisit sur un rayon un beau pain rond et le tendit à Patrice.
– Je te dois combien ?
– Laisse tomber ! Et j’apporterai des pains au chocolat pour le goûter !
Patrice fronça les sourcils et baissa la voix.
– Mais… Ton père est d’accord pour que tu te serves comme ça ?
Xavier parut contrarié. Il ne lui avait jamais posé la question. Il le faisait, c’était tout.
– Bien sûr qu’il est d’accord, prétendit-il. Et puis….
Il ouvrit le tiroir-caisse et en sortit un billet de dix francs.
– Tiens, passe à l’épicerie et prends des chips et des bonbons !
– Ça va pas Xavier ! Tu ne peux pas piquer des sous dans la caisse !
A cet instant, la porte de l’échoppe s’ouvrit, mais tout à leur discussion, ils n’y prirent pas garde. Une vieille dame entrait à petits pas.
– Et pourquoi pas ? le défia Xavier. Je suis chez moi ici !
– Tu voles ton père !
Xavier leva les yeux au ciel.
– T’en fais des histoires pour pas grand-chose !
– Mais Xavier, protesta Patrice, c’est important que ton père puisse te faire confiance !
– Tu m’pompes l’air ! Alors, tu le prends ce billet ?
– Non, Xavier. Tu ferais mieux de le ranger.
Dans le fond de la boutique, ils entendirent soudain tousser. Les deux garçons sursautèrent.
– Bon, je te laisse avec ta cliente.
Patrice posa une pièce de cinq francs sur le comptoir et s’en alla. Le pain coûtait moins cher, mais il préférait payer trop que pas assez. Pendant que la porte se refermait lentement, il entendit la vieille dame s’adresser à Xavier.
– Alors jeune homme ! J’en apprends des belles ! On veut voler ? Heureusement que ton ami est plus honnête que toi ! Ah ! Voilà justement ton père !
Patrice hésita un instant puis s’en alla. Il n’était encore guère éloigné lorsqu’il reconnut la voix du boulanger :
– Eh, toi là-bas !
Patrice se retourna.
– Ouais, toi ! Viens voir par-là !
A contrecœur, Patrice rebroussa chemin, sa miche de pain sous le bras.
– C’est vrai ce qu’elle dit Madame Gremaux ? Xavier a voulu me voler ?
– Il… Il n’a rien volé, Monsieur, bredouilla Patrice.
– Parce que tu l’en as empêché, c’est ça ?
Patrice ne répondit pas.
– Je ne veux pas l’accuser à tort, continua le boulanger de sa voix bourrue. C’est pour ça que je te le demande. Je veux un deuxième témoin.
– Il… il a juste voulu être sympa avec moi, expliqua Patrice, et m’offrir quelque chose.
– Ouais ! Et la prochaine fois il voudra faire plaisir à qui ? A lui, peut-être ? Enfin, merci pour ton témoignage.
Le boulanger retourna dans sa boutique et Patrice le suivit des yeux. O Seigneur, soupira-t-il, qu’est-ce que j’aurais dû faire ? Xavier va sûrement se faire gronder, mais si je lui disais oui… ça aurait été du vol. Et ça, je ne le veux pas…
D’un pas un peu lourd, Patrice retourna au chalet de son oncle et de sa tante où les autres l’attendaient. Il y avait Hugo et Salomé, ses cousins. Tous deux avaient dix ans, des cheveux flamboyants et un visage couvert de taches de rousseur. A leurs côtés se tenait encore Liliane, sa sœur. Elle n’avait qu’un an de moins que lui, mais lui paraissait toujours si petite et si fragile avec sa taille menue et son asthme. Pourtant, ces derniers jours, il avait pu constater qu’elle était moins délicate qu’il ne l’avait pensé.
– J’ai invité Xavier, leur apprit-il, mais je ne sais pas s’il va venir.
– Hé ! Regarde, il arrive déjà, remarqua Hugo. Il a dû courir…
– Salut Xavier !
– Salut le Rouillé !
– Il s’appelle Hugo, le reprit Liliane.
– Laisse tomber, ça ne me fait plus rien s’il m’appelle comme ça…
– Alors, on y va ?
– C’est parti !
Ils ne marchaient pas depuis longtemps lorsqu’ils rejoignirent une dame d’une soixantaine d’années qui tirait derrière elle un cabas à roulette lourdement chargé.
– Hé ! Voilà le dragon ! persifla Xavier.
– Arrête ! le coupa sèchement Salomé. Tu dis des méchancetés !
– Mais enfin, tu as vu sa tête ?
Ils s’apprêtaient à la dépasser lorsqu’elle leur adressa la parole.
– Hugo ! Salomé !
Le groupe s’arrêta.
– Bonjour, Madame Héritier…
Liliane et Patrice furent choqués de voir son visage défiguré. Toute la moitié de droite présentait des boursouflures et d’étranges cicatrices qui lui donnaient un air effrayant. Sa bouche se tordait quand elle parlait.
– Je peux vous demander un petit service, les enfants ? Il y a…
– C’est que… bredouilla Hugo, on a prévu d’aller jouer en forêt.
– Est-ce que ça ne peut pas attendre un peu ? bafouilla Salomé.
– Ce n’est rien, soupira-t-elle. Amusez-vous bien.
Ils n’étaient éloignés que de quelques pas lorsque Xavier asséna d’une voix assez forte :
– De toute façon, on ne fréquente pas les dragons, nous !
– Tais-toi, Xavier ! s’énerva Salomé. Tu n’aimerais pas qu’on dise des horreurs sur toi, alors il ne faut pas en dire non plus… N’empêche, poursuivit-elle après un petit silence, elle me fait quand même un peu peur.
– Moi aussi, avoua Hugo. Elle vient à notre église, précisa-t-il, mais je n’ai jamais osé m’approcher d’elle.
– Bah ! Elle ne doit pas être méchante, après tout, supposa Patrice.
– On n’est jamais trop prudent, elle crache peut-être du feu, railla Xavier.
– Enfin, elle n’y peut rien, si elle est comme ça ! la défendit Liliane. Elle avait un peu mauvaise conscience de ne pas l’aider, mais n’osait pas quitter le groupe.
Le chemin montait raide et Liliane s’essoufflait. Enfin, elle aperçut la fameuse Pierre au trou. C’était un assez gros rocher qui formait un creux à sa base. Un creux assez large pour s’y faufiler. Hugo et Salomé l’avaient découvert il y a quelques années. Depuis, combien de jeux ce rocher n’avait-il pas accueillis ! Hugo plaça le sac contenant le pique-nique dans l’anfractuosité et Liliane s’installa au sommet.
– Je vous regarde jouer depuis là, annonça-t-elle.
– Tu ne veux pas venir avec nous ? demanda Salomé déçue. Tu vas t’ennuyer.
– Oh non ! Je m’amuserai bien plus à vous observer. Ça sera comme à la télé, mais en vrai !
En réalité, elle se sentait fatiguée. De plus, elle n’était pas très portée aux jeux.
– On joue à quoi ? demanda Xavier.
Plein d’imagination, Hugo commença :
– On est des explorateurs et ça, dit-il en désignant le rocher, c’est notre bateau. Nous sommes en route pour aller sur une île où on avait enterré un trésor…
– Oui, enchaîna Salomé, mais entretemps, il y a des gens qui se sont installés sur l’île et qui ne veulent pas nous le rendre…
– Alors on verra quelle équipe arrive à le prendre en premier !
– Et c’est quoi le trésor ? demanda Patrice.
– Euh… le sac du pique-nique, proposa Hugo.
– Et les perdants sont privés de sandwiches ! s’amusa Xavier.
– Non, non, intervint Salomé. On fera la paix pour le repas.
– Et les équipes ?
– On est quatre, compta Patrice. Ça fait deux contre deux.
– Ah non ! s’enflamma Salomé. Ce ne serait pas équitable !
– Tu veux faire comment, alors ?
Elle eut un petit rire et expliqua :
– Nous trois contre toi, Patrice.
– Et c’est équitable, ça ?! se rebiffa-t-il.
Liliane éclata de rire.
– Tu es plus grand et plus fort que les autres ; laisse-leur une chance de gagner !
– Bon d’accord…
– Nous, on fera les marins, précisa Hugo.
– Alors laissez-moi faire équipe avec vous pour le début, supplia Patrice. J’ai aussi envie de faire du bateau.
– Ok, tout le monde à bord !
Les quatre enfants grimpèrent rapidement sur le rocher et rejoignirent Liliane.
– Larguez les amarres !
– Hissez la grand-voile !
– Vive l’aventure !
– Attention ! Pirates à bâbord ! Virez à tribord toute !
– Déployez toutes les voiles !
– Quelle vitesse ! Nous allons au moins à cent kilomètres à l’heure ! s’exclama Salomé.
– En marine, on parle de nœuds, la corrigea Xavier.
– Et ça fait combien de nœuds, alors ?
– Aucune idée.
– Tout un méli-mélo ! plaisanta Patrice.
– O là là ! s’exclama Hugo, je viens de me faire rincer par une de ces vagues !Je crois qu’il va y avoir une tempête !
– Et les pirates ? Où sont-ils ?
– Je monte à la vigie !
Patrice escalada lestement le tronc d’un sapin qui poussait au sommet du rocher.
– Tu les vois ?
– Non, ils ont dû abandonner la partie !
– Hourra !!! s’écrièrent-ils en chœur.
– Oh ! Par contre, je vois une île ! Il faudrait s’y abriter pour échapper à la tempête.
– Elle est où ?
– Par-là, dit-il en montrant légèrement la gauche.
– Virez à bâbord, vingt degrés ! ordonna Hugo.
– Oui, Capitaine !
– Réduisez la voilure, ôtez les ris ! Le vent devient méchant !
– Oh non, le mât craque !
Patrice rejoignit les autres d’un bond souple.
– On approche de l’île, tenez bon !
– Là, un récif !
– Le navire prend l’eau ! hurla Hugo. Tout le monde à la mer ! Nagez jusqu’au rivage, il n’est plus loin !
Les enfants sautèrent à terre, firent de vigoureux mouvements de natation.
– Ouf, nous sommes tous sains et saufs ! soupira Salomé en se laissant tomber dans les feuilles mortes.
Fidèle à sa promesse, Patrice s’éloigna un peu d’eux.
– Dites les amis, poursuivit Hugo. Ce paysage ne vous rappelle-t-il pas quelque chose ?
– Tu as raison, le Rouillé ! jubila Xavier. Nous y étions venus il y a trois hivers. Nous y avions caché…
– Un trésor ! s’écrièrent-ils à l’unisson.
– Il faut le retrouver !
– En route !
Ils se levèrent et secouèrent de leurs habits les feuilles et les brindilles qui s’y étaient collées. Soudain, Patrice se dressa devant eux, les bras écartés.
– Halte-là ! Que faites-vous sur mon territoire ? tonna-t-il d’une voix aussi grave que possible.
– Votre territoire ? se rebiffa Salomé.
– Cette île déserte nous appartient, asséna Hugo.
– Nous l’avons découverte il y a trois ans, précisa Xavier.
– Et bien, tonitrua Patrice, elle n’est plus déserte. Maintenant c’est moi qui y habite ! Rentrez chez vous !
– On ne peut pas, notre bateau est cassé.
– Je m’en fiche ! Allez-vous-en !
– On ne va quand même pas se laisser intimider, non ? s’écria Xavier. Sus à l’ennemi !
– A l’abordage ! cria Salomé.
– Mais non, ça c’est quand on accoste un bateau ennemi. Ici, on est sur la terre ferme.
– Et puis qu’est-ce que ça fait, répliqua-t-elle un sourire amusé dans les yeux, on y va ?
– On y va !
Ils s’élancèrent tous les trois sur Patrice qui s’échappa d’un saut de côté et s’enfonça dans le bois. Liliane les regardait en riant. Elle avait sorti son carnet et croquait du bout de son crayon les jeux de ses amis. Elle ne put s’empêcher d’admirer son frère qui courait rapidement, sautait les obstacles avec une agilité déconcertante et recourait à toutes sortes d’acrobaties pour se frayer un chemin à travers les fourrés. Ses poursuivants étaient souvent obligés de faire des détours et se laissèrent rapidement distancer.
– On n’y arrivera pas, soupira Hugo.
– Un vrai saltimbanque, persifla Xavier avec une pointe d’envie.
– On ne l’aura jamais à la course, affirma Salomé, mais j’ai une idée…
– Dis-vite !
– On va lui tendre un piège….
Salomé se pencha vers les deux garçons et se mit à chuchoter…
Patrice se demandait ce qu’il convenait de faire, maintenant qu’il s’était débarrassé de ses poursuivants.
– Je crois que je vais aller chercher le trésor…
Il se mit à ramper en direction du rocher, se cachant derrière les fourrés et les troncs d’arbres. Il n’en était plus qu’à cinquante mètres, lorsqu’il entendit dans son dos la voix hystérique d’Hugo.
– Il est là ! Venez vite !
Patrice détala. Il espérait arriver le premier au rocher pour s’emparer du sac de pique-nique. Mais soudain, un poids lui tomba dessus et il s’écroula sur le sol.
– Xavier !
– Je t’ai eu !
– Attention ! avertit Salomé en surgissant d’un buisson, un long bâton à la main, ma lance est acérée !
– La mienne aussi ! cria Hugo en les rejoignant.
– Je ne suis pas armé, je me rends, concéda Patrice bon perdant.
– Allez, lève-toi, tu es notre prisonnier !
– Et où allez-vous m’enfermer ?
– Je vais plutôt t’attacher à un arbre, décida Hugo.
– Quoi ?!
– Ben… c’est que j’ai appris de nouveau nœuds que j’aimerais bien essayer, avoua-t-il l’air espiègle.
– Bon, d’accord, mais pas trop longtemps, hein ?
– Non, non, on te délivrera pour le repas. Maintenant appuie-toi ici et laisse-toi faire.
Salomé et Xavier posèrent l’extrémité de leurs bâtons contre sa poitrine, lui rappelant qu’ils étaient armés de lances effilées et qu’il avait intérêt à ne pas bouger. Le dos contre l’écorce rugueuse d’un large sapin, Patrice sentit son cousin lui attacher soigneusement les poignets de l’autre côté du tronc.
– Voilà…
Hugo se plaça face à Patrice et s’inclina cérémonieusement.
– Noble adversaire, si vous aviez daigné partager cette île avec nous, nous n’aurions pas été obligés de vous traiter de la sorte. Néanmoins, nous vous offrons encore une chance de réconciliation. Si vous voulez bien accepter nos conditions, nous vous délivrerons et vivrons en harmonie les uns avec les autres.
– Et quelles sont ces conditions, Monseigneur ?
– Euh… Tu feras le serviteur pendant le repas : remplir nos gobelets, couper le pain, le saucisson, etc.
– Cela demande réflexion…
– Et si tu arrives à te détacher, c’est toi qui gagnes la partie, offrit Hugo.
– Et c’est vous qui remplissez mon gobelet et coupez mon pain et mon saucisson ? s’amusa Patrice.
– Exactement.
– D’accord. Mais, blague à part, j’ai soif. Tu peux me donner un peu d’eau ?
– Avec plaisir.
Il se dirigea vers le rocher et constata que Liliane n’était plus là. Où était-elle passée ? Il ne l’avait pas vue partir… Hugo se pencha pour prendre le sac à dos, l’ouvrit et commença à le fouiller.
– Oh non ! J’ai oublié les boissons ! Je vais devoir aller les chercher.
– Je viens avec toi, affirma Salomé. J’aimerais bien retrouver Liliane.
– Je reste ici, offrit Xavier.
– Ok. Je reviens vite. Le temps de faire l’aller-retour.
Xavier et Patrice regardèrent s’en aller les deux têtes rousses. Quand ils ne les virent plus, Xavier se tourna vers le prisonnier, les yeux brillants d’une joie méchante.
– C’est trop beau de t’avoir comme ça à ma merci, ricana-t-il.
– Qu’est-ce que tu veux dire ?
– Ne fais pas l’innocent ! A cause de toi, mon père m’a puni ! Je suis privé d’argent de poche jusqu’à nouvel ordre !
– Mais enfin, Xavier, je ne voulais pas être complice d’un vol !
– Un vol ? s’esclaffa Xavier. En voilà des grands mots.
– Ton père est aussi de cet avis…
Patrice serra les lèvres et pria dans son cœur : Seigneur Jésus, je t’en prie aide-moi à ne pas m’énerver, mais à rester sympa avec Xavier…
Il eut une idée et reprit :
– Et puis, Xavier, imagine que je rentre dans ta chambre et que je prenne quelques-unes de tes affaires, sans rien te dire, pour les donner à mes amis… T’en penserais quoi ?
Xavier ne l’écouta pas. Il fit le tour de l’arbre et examina les poignets de Patrice.
– Tu arrives à te détacher ?
– Non, pas pour l’instant. Hugo aurait dû faire les scouts. Ses nœuds tiennent trop bien.
– Et toi, t’aurais dû faire du cirque ! se moqua Xavier. Singe savant !
Il rit. Ce sobriquet lui plaisait.
– Alors, singe savant, tu ne fais plus le malin, hein ?
Patrice se tut. Il ne comprenait pas la méchanceté de Xavier. Seigneur, supplia-t-il encore, aide-moi à rester calme et à répondre au mal par le bien ! Il regarda Xavier se baisser, ramasser une poignée d’aiguilles sèches et s’approcher à nouveau de lui.
– Qu’est-ce que tu veux en faire ? s’inquiéta Patrice.
– Te les mettre dans le cou, répondit calmement Xavier.
– Ça va pas, non ?
Patrice oublia un instant qu’il était attaché, essaya de faire un bond de côté. Xavier eut un sourire narquois et mit sa menace à exécution.
– Plains-toi pas, quoi, j’aurais aussi pu mettre des limaces…
Patrice ne put s’empêcher de faire une moue de dégoût.
– En plus, je ne t’ai même pas tapé, malgré ma furieuse envie de te boxer.
– J’aurais préféré, maugréa Patrice. Les aiguilles de sapin lui piquaient atrocement le dos.
– Ça peut s’arranger ! gloussa Xavier en lui assénant un coup de poing.
Patrice secoua la tête pour recouvrer ses esprits.
– Xavier, écoute-moi…
– Bon, je te laisse, singe savant. A plus !
– Xavier !
Xavier lui tourna le dos et s’en alla. Le cœur sens dessus dessous, Patrice s’en prit plus que jamais aux nœuds qui le retenaient captif.
Cette histoire est géniale!
Toutes vos histoires sont magnifiques en effet.
J’aimerais juste que l’Éternel vous élève de plus en plus afin que vous atteignez le plus d’âmes possible!
En attendant, j’attends impatiemment les 2 parties restantes…
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Merci beaucoup !!! Que le Seigneur utilise ces histoires pour mener des âmes à lui serait pour moi un immense honneur et une grande joie. Merci pour vos encouragements.
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