Balade sous-marine

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J’ai décidé de profiter de ce trajet
D’abord les pieds, le sable chaud, doux et léger
Une caresse et un appel à avancer
À explorer cet espace si mystérieux
Sous ce soleil, que vais-je découvrir de beau ?
Sous la surface et tout au fond de cette eau bleue
Mon souffle un peu court au début s’apaise enfin
Je tends l’oreille attentive à ce seul bruit là
Qui me murmure tendrement : C’est grâce à Moi
Que bien vivante tu entends, tu sens, tu vois
Que tu respires, je te regarde d’en haut
Et j’ai placé tant de perles sur ton chemin

J’ouvre les yeux, curieuse alors d’apercevoir
Ce que recèle l’épaisseur de ce miroir
Illuminé par le soleil incandescent
Pour que je puisse savourer son étendue
Tel ce poisson, minuscule et fort surprenant
Dont la couleur le fait passer inaperçu
Il se confond dans le décor quand une bulle
Surgit d’un coup et le voilà qui prend le large
Juste à la force de ses splendides nageoires
Qui lui a fabriqué ce frêle pédoncule
Si épatant pour ne laisser dans son sillage
Qu’un souvenir, juste un éclair de son passage ?

Et puis je vois, là tout au fond, comme un chapeau
Je tends la main pour m’emparer de ce mystère
Un coquillage semble-t-il, rugueux, doré
Que je conserve dans mon poing, bien resserré
Et quand plus tard je l’examine, captivée
Je vois sortir deux toutes petites antennes
Timidement, la patte aussi quand tout de go
Effarouché, il se replie dans sa tanière
J’ai dérangé cet habitant dans son domaine
Cet être distingué et un brin intrigant
Le Créateur l’a même fait intelligent :
En grossissant, il se trouve un abri plus grand

C’est le moment d’une halte sur les rochers
Mais quel est donc ce bel oiseau, fier et figé ?
Un cormoran trône, observant son entourage
En toilettant soigneusement son noir plumage
Je m’en approche doucement toujours plus près
N’osant de peur qu’il ne s’enfuie, pas respirer
Puis je m’éloigne lentement, reconnaissante
Qu’il m’ait laissée juste un instant le regarder
C’est son palais, son univers, j’en suis consciente
Son Concepteur qui l’a placé sur mon passage
M’a fait un don, un moment en dehors du temps
Moi qui n’ai pas la « grande bleue » pour logement

Je me replonge dans cette eau tiède et tranquille
Appréciant ce courant froid qui me ravive
Et cette vague qui me bouscule soudain
Me rappelle combien ici je suis fragile
Et à quel point du Dieu puissant j’ai tant besoin
Il continue de me guider sur ce chemin
Me dévoilant après un prochain coup de palme
Un beau poisson aux teintes si franches, si vives
Exquises et diversifiées que dans mon âme
Je suis encore éblouie par ce Constructeur
Qui a conçu tant de joyaux, pour que mon cœur
L’adore, Lui, qui de ces trésors est l’Auteur…