Par Alain Maurino, en réponse au défi fable
Supportez-vous les uns les autres, et, si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi.— Colossiens 3:13
Attention ! Toute ressemblance avec des personnes connues est volontaire. Nous risquons de nous reconnaître dans tel ou tel animal, poisson, oiseau ou insecte !
Le pinson arrive au culte tout content en sifflant. Il est accueilli par le lièvre, le premier arrivé et le premier à repartir, toujours pressé.
Paraît l’agneau, souriant, il entre avec sa mère la brebis, légèrement souffrante. L’aigle les salue. En pleine forme – il n’est jamais malade, ni fatigué (Ésaïe 40:31) – et s’exclame : « Encore malade ! »
Entre alors le chien qui aboie son bonjour au hérisson. Évidemment, celui-ci dresse ses piquants tout en murmurant contre le manque d’amour dans cette église.
— Aïe ! jappe le chien, se plaignant à l’oie sa voisine.
Pas si bête, l’oie réplique au hérisson :
— Si tu rentrais tes piquants, tu trouverais peut-être plus d’affection !
Sur ce, entre le chat – qui, comme on le sait, ne s’entend pas très bien avec le chien, ils sont comme chien et chat.
En fait, on n’est pas certain que le chien soit converti, certains l’ont vu retourner à son vomi ! (2 Pierre 2:22)
Et le perroquet répète à l’oreille de l’ourse, qui est de mauvaise humeur et grogne : « Grrr ! » Elle fait taire tout le monde.
Arrive la carpe, silencieuse, elle s’assoit à côté du caméléon et prie. Ce dernier prend la couleur de la prière. Le singe imite aussi ses voisins.
Le paon, toujours bien habillé, se présente à la porte : « C’est moi ! » On pense qu’il a un petit problème avec l’orgueil. La girafe suit, forcément, elle voit tout de très haut. Elle est si spirituelle, elle a toujours raison et jamais tort.
Le cheval a un bon esprit (Job 39:22-28), il est positif : « En avant ! » Il encourage les autres, fervent d’esprit (Romains 12:11 et Actes 18:25), il exhorte souvent les chrétiens à évangéliser : « Allez hop ! Tout le monde dans la rue ! »
L’autruche suit avec ses petits, elle est un peu dure avec eux, mais elle est fidèle (Job 39:16-21).
Un couple bruyant s’approche, une truie et un bouc, ils sont puants et grossiers. La hyène – pas beaucoup plus propre d’ailleurs – ricane quelque chose à l’oreille du perroquet qui le répète aussitôt à la pie et ça repart jusqu’au hérisson qui dresse de nouveau ses piquants, blessant cette fois-ci la truie qui s’est mise à ses côtés. Elle se met à sangloter. Alors, la gentille colombe, pleine de compassion, vient la consoler.
— Chut ! dit l’agneau en se retournant, le culte va commencer !
C’est compter sans la tortue, en retard :
— J’ai eu des bouchons sur la route… (Quelques-uns se disent que si elle s’était levée plus tôt… Mais l’amour couvre une multitude de fautes.)
La tortue se sent un peu reprise dans sa conscience en voyant que les fourmis ont déjà préparé la cène et les abeilles le repas fraternel – qui aujourd’hui sera à base de produits de la ruche (Proverbes 6) : travailleuses et animées d’un esprit de bonne volonté, elles ne se font pas remarquer, mais sont très efficaces.
Le bœuf, lui, est prêt à enregistrer le culte.
Ce matin, c’est le merle qui dirige la louange accompagné du pinson. Avant de siffler joyeusement à la gloire du Seigneur, il demande au coq de prier :
— Cocorico ! De sa voix de stentor, celui-ci réveille tout le monde et les introduit dans la présence du Seigneur.
Le merle remarque dans l’auditoire le chameau, toujours chargé de ses soucis. Il faut qu’il apprenne à les décharger sur Christ (1 Pierre 5:7).
Les enfants sauterelles sont au premier rang, ne tenant pas en place, prêts à bondir pour l’école du dimanche. C’est bien, mais ils sont un peu trop agités quand même.
Il est déçu de ne pas voir la taupe, ni le lézard – l’une préfère rester chez elle à regarder le culte sur Internet et l’autre choisit souvent la plage plutôt que l’église !
Le bon sourire du cheval encourage le merle : « En avant ! »
Après quelques temps de louange et de prières, l’âne se lève, c’est le pasteur – têtu, mais biblique. Il commence son message par une histoire… d’âne :
— Un père monté sur son âne se rend à la ville accompagné de son fils qui marche à leur côté. Quelqu’un les croise et s’écrie :
— Comment ! Vous laissez votre fils marcher ?
Le père, repris, descend donc de sa monture et cède la place à son fils. Plus loin, nouvelle réflexion :
— Comment ? Tu laisses ton père marcher ?
Ils décident alors de monter tous deux sur l’âne.
— Pauvre bête, vous allez la tuer !
Finalement, ils finissent leur trajet en portant l’âne, visiblement gêné, car on le sait, un âne vivant pèse autant qu’un âne mort.
La leçon ? Vous ne pouvez pas plaire à tout le monde.
Le message est interrompu par l’arrivée de quelques retardataires, des papillons et un limaçon. Cela suffit à réveiller l’ourse assoupie et à distraire le moineau qui se met à penser à son repas de midi. La vache paisible regarde passer les papillons et se remet à prendre ses notes qu’elle ruminera durant la semaine.
L’âne – le pasteur – conclut son message, annonçant qu’un jour viendra où tous les animaux vivront en paix, mais d’ici là ils doivent apprendre à se supporter les uns les autres. Ce qui ne dispense pas de corriger les défauts.
Un appel à la conversion est donné. Il y a dans la salle plusieurs dont on n’est pas sûrs du salut : le chien qui retourne à son vomi, la truie qui se vautre encore dans la boue, la mouette qui fait les poubelles.
Des pattes se lèvent, dont celle du singe qui le fait chaque fois…
L’âne termine en lisant Galates 5:13-26.
Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi selon l’Esprit.

Magnifique ! Je ne me suis pas reconnu dans un des ces animaux mais dans plusieurs ! C’était le but n’est ce pas ?
C’est grave docteur ?
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C’est excellent (comme le Dixilan aurait dit Petula Clark).
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