À Élise A.
« Je crois ! viens au secours de mon incrédulité ! »
Marc 9 v.24
Ô toi devant le temple1,
Entre, vois et contemple :
Le Voile est déchiré ;
Christ est ressuscité !
« Le Golgotha, […] se dresse […] où la religion,
Sinistre, tua Dieu. »2 Pourtant Dieu n’est pas mort !
Nietzsche doit être relu ; nul ne nie la Passion
Mais chacun s’interroge : qu’a-t-on fait de son corps ?
« Jésus mort répandait un rayonnement blême :
La mort comme n’osant s’achever elle-même,
Laissait flotter, au trou morne et sanglant des yeux,
Le reste d’un regard tendre et mystérieux. »3
Vois ce regard encor se poser sur ton âme,
La mettre comme à nue pour la baigner d’amour ;
Sens ton cœur s’embraser au contact de la flamme
Qui émane du Dieu qui préside à tes jours.
« Après le Golgotha, Jésus, ouvrant son aile,
A beau s’être envolé dans l’étoile éternelle ;
il a beau resplendir, superbe et gracieux,
Dans la sérénité magnifique des cieux… »2
Chaque fois que le crime est laissé impuni,
Chaque fois que l’argent avilit et corrompt,
Ou bien que l’on oublie le faible et démuni
« Christ frémissant essuie un crachat sur son front. »2
Dieu n’est pas un mystère gardé par quelques prêtres,
Des fadaises de vieux délavées par les ans,
Un savoir trop lointain pour qui le veut connaître
Un mythe à l’origine égarée dans le temps…
Au creux de ta conscience écoute donc sa voix
Car bien plus qu’un récit qui te grise et t’enivre
« Ce choix qui fait mourir Jésus et le fait vivre, »3
Est toujours devant toi, sollicitant ta foi…
1 profane = devant (pro-) le lieu consacré (fanum)
2 Victor Hugo, La fin de Satan, livre 2 « Le Gibet », « III Le Crucifix »
3 Victor Hugo, La fin de Satan, livre 2 « Le Gibet », « II Jésus-Christ », « XXI Ténèbres »
Poetyc
Plumes Chrétiennes 