Il y a déjà quelques années, j’avais proposé une série d’articles sur Plumes Chrétiennes, intitulée Victor Hugo et Dieu. A partir de son œuvre (principalement poétique), j’avais examiné sommairement le rapport de Victor Hugo à Dieu et à la spiritualité. Un commentaire m’avait alors interpellé : pourquoi ne pas proposer une étude sur l’une de ses œuvres phares, Les Misérables ? Un tel chantier ne s’improvise pas, mais j’ai gardé l’idée en tête et me voici aujourd’hui pour relever le défi, en toute humilité.
Il est évident que Victor Hugo a construit Les Misérables autour de préoccupations spirituelles fortes, qui vont bien au-delà des seules préoccupations sociopolitiques que nous connaissons. Dieu traverse Les Misérables de long en large et nous allons voir que c’est même la seule solution solide face aux misères inéluctables et universelles des personnages. Hugo lui-même déclare que Les Misérables est « Un drame dont le premier personnage est l’infini. L’homme est le second. » (Hugo, Les Misérables, Tome II, Livre 7). La vie et l’œuvre de Victor Hugo sont une recherche éperdue de vérité et, dans ce roman comme nul autre, Hugo semble aux prises avec la question de Dieu et de son action sur nos vies.
Dans le chef-d’œuvre des Misérables, les individus doivent d’abord être transformés pour pouvoir apporter un changement positif au sein de la société. Dieu est toujours impliqué dans ce processus de sanctification, jusque dans les moindres détails.
A travers cette série d’articles, nous verrons que la vie entière de Jean Valjean témoigne de la puissance transformatrice de la grâce. L’implacable Javert incarne, quant à lui, l’échec du légalisme. Thénardier passera à côté de la rédemption, lorsque Marius lui laissera la liberté. Fantine est le symbole de l’amour sacrificiel et nous permettra de mettre en lumière pourquoi Les Misérables n’est pas vraiment un roman chrétien….
Je présenterai cette étude en quatre parties (publiées chaque vendredi) qui forment un tout. Lisez-la bien jusqu’au bout !
Liens vers les articles :
- Jean Valjean ou la puissance de la grâce
- Javert ou l’échec du légalisme
- Thénardier ou la grâce à bon marché
- Fantine ou l’amour sacrificiel
Remarques et remerciements
Pour cette étude, comme pour la première, j’ai privilégié une forme accessible avec des larges citations du roman, afin de laisser au lecteur l’occasion de (re)lire certains passages d’une grande beauté et se faire son propre avis. Loin d’un article académique, celui-ci a pour seule ambition d’engager la réflexion.
Je remercie Laurent Dang-Vu qui m’a motivé à faire cette étude, elle m’a beaucoup apporté et j’espère qu’elle pourra vous enrichir également.
Je n’ai pas trouvé de ressources francophones en ligne sur ce thème. J’ai par contre puisé plusieurs éléments intéressants dans la thèse de Janis Lynn Barnett (2012) intitulée Transformational Grace in Victor Hugo’s disponible ici. Il est surprenant de constater que cet aspect de l’œuvre de Victor Hugo est plus étudié outre-Atlantique que dans son pays d’origine !
Pour lire Les Misérables
Je fais partie de ces mauvais lecteurs pour qui Victor Hugo est resté longtemps inaccessible : trop long, trop intimidant, trop compliqué. Jusqu’au jour où j’ai compris que ce n’était pas si grave que ça de sauter des pages, de faire des pauses, ou même de lire des versions abrégées (je n’en ai pas lues personnellement, mais je ne les déconseille pas)… J’ai lu ce long roman de façon assez décousue, en laissant certains passages de côté. La lecture d’un classique n’est jamais réservée une élite (même si celle-ci aime en garder le privilège en rendant cela le plus compliqué possible).
Je conseille aussi de voir (avant de le lire le livre) une des nombreuses adaptations de ce chef-d’œuvre en film, série, comédie musicale, …. J’ai apprécié en particulier l’excellente série de Josée Dayan avec Depardieu, Clavier et Malkovich, dont les illustrations des articles sont tirées. Cela permet d’avoir l’histoire en tête et de cheminer plus facilement dans la lecture, car, il faut bien le dire, le livre contient parfois des digressions que l’on pourrait qualifier de longueurs…
Trop intéressant!
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Bonjour David,
merci à toi pour cette série !
Sinon, question adaptations cinématographiques des « Misérables », celle de Robert Hossein (1982), avec Lino Ventura dans le rôle de Jean Valjean, me paraît idéale pour commencer.
Ensuite, celle de Raymond Bernard (1934), avec des plans étonnants et une force intacte, est absolument à voir.
Sinon encore, une adaptation originale de Lelouch (« les Misérables du XXe siècle, 1995) avec Jean-Paul Belmondo, est également digne d’intérêt.
Fraternellement,
Pep’s
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Merci Pep’s pour ton passage et tes conseils ! Je crois que je vais essayer voir l’adaptation de Lelouch suite à ton commentaire, je te dirai ce que j’en ai pensé !
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