Enfants

Lune rousse (2/3)

Chapitre 2

Le lendemain matin, les quatre cousins descendaient joyeusement la rue. Maman était d’accord pour qu’ils passent la journée à proximité de l’observatoire et ils avaient prévu de pique-niquer là-bas. Patrice portait un sac-à-dos plein de victuailles. Il ne manquait que le pain qu’il faudrait acheter à la boulangerie. Le soleil se hissait enfin par-dessus les montagnes et réchauffait gentiment le village. Hugo marchait en consultant une carte du ciel.

« L’éclipse a lieu demain, se réjouit-il.

– A quelle heure ? s’enquit Liliane.

– La lune se lèvera vers 9 heures du soir. L’éclipse aura déjà commencé.

– Oh ! s’exclama Patrice. J’aimerais beaucoup faire une photo ; je devrai me dépêcher !

– Pas besoin, sourit son cousin. L’éclipse durera longtemps ! Tu auras tout le temps !

– Eh ! regardez ! s’écria soudain Liliane, qu’est-ce que c’est comme oiseau ? On dirait qu’il a le ventre tout roux !

– C’est un gypaète ! s’exclama Hugo enchanté. Il est magnifique ! »

Il ouvrit précipitamment son étui à jumelles et les tendit à sa cousine.

« Regarde !

– Comme il est beau ! » s’émerveilla Liliane. Elle passa les jumelles à son frère.

« Il est immense ! s’extasia Patrice.

– Ses ailes mesurent presque trois mètres, précisa Hugo. Il est bien plus grand que l’aigle royal !

– Eh ! Je vois même sa barbichette !

– Oh ! il est parti ! regretta Liliane.

– C’est un oiseau rare, lui rappela Salomé. Alors le voir de si près, c’était vraiment extraordinaire !

– Je te rends tes jumelles, dit Patrice. Merci beaucoup de les avoir prêtées !

– Avec plaisir ! »

Hugo les rangea, puis commença à fouiller ses poches.

« Tu cherches quelque chose ? lui demanda Salomé.

– Oui, ma carte du ciel, je ne sais plus où je l’ai mise… »

Tous se mirent à la chercher. Soudain, Liliane s’exclama :

« Elle est là, Hugo, par terre !

– Oh non ! Elle est tombée dans la gadoue ! »

Il s’accroupit et la retira précautionneusement de la boue.

« Elle est toute sale, maintenant » regretta-t-il. 

Il s’éloigna un peu, la posa sur la route et commença à la nettoyer à l’aide de ses mains.

« Bon, soupira-t-il en s’essuyant les mains sur son pantalon, je suis tout sale, mais au moins ma carte est à nouveau propre et lisible !

– Tu ferais mieux de la ranger, remarqua sa sœur.

– Tu as raison. »

Il la plia et la rangea soigneusement dans l’étui de ses jumelles. 

Cependant, ils étaient arrivés au centre du village. Ils passèrent devant un jardin où fleurissaient de magnifiques anémones violettes. Quelques jouets d’enfant traînaient dans l’herbe, abandonnés par leur jeune propriétaire. Un tracteur à pédales semblait en panne au milieu du gazon, tandis que le bac à sable était jonché de seaux, de pelles et de râteaux en plastique.

« C’est déjà ici » dit Salomé en indiquant une échoppe du doigt.

Ils poussèrent la porte et une clochette tinta gaiment. Les étalages étaient garnis de pains frais dont la bonne odeur les faisait saliver. Les enfants patientèrent quelques instants, surpris de ne pas voir le boulanger derrière son comptoir. Par contre, ils entendaient du bruit provenant de l’arrière-boutique.

« Y a quelqu’un ? » cria Patrice.

Pas de réponse.

Au bout d’un moment, Hugo se dirigea vers la porte, ouvrit et ferma plusieurs fois le battant. La clochette tinta, tinta à nouveau et tinta encore. Soudain, le boulanger surgit du fournil, le visage congestionné et le souffle haletant. Xavier le suivait de près.

« Qu’est-ce que c’est ?! » aboya-t-il.

– Nous voulions acheter du pain, bafouilla Salomé, impressionnée par sa mauvaise humeur.

– Du pain, hmpf ! bon, Xavier, vends-leur du pain, j’ai du travail, moi !

– Alors, les Rouillés, railla Xavier, qu’est-ce que je vous sers ?

– Une miche de pain de seigle, s’il-te-plaît, commanda Salomé.

– Pourquoi « les Rouillés » ? releva Patrice en s’approchant du comptoir d’un air menaçant.

– Oh ! s’exclama Liliane. A cause de leurs cheveux ? Moi je trouve que le roux est la plus belle des couleurs !

– Vraiment ? s’étonna Hugo incrédule.

– Mais oui ! confirma Liliane. Vos cheveux sont tellement lumineux et les nôtres si ternes et si fades en comparaison !

– Bon, ça fera Fr. 4.50 » interrompit Xavier en posant le pain sur le comptoir.

Hugo fouilla sa poche, sortit son porte-monnaie et commença à compter les pièces. Xavier, les yeux ronds, remarqua ses mains terreuses.

« Papa ! hurla Xavier, c’est lui qui l’a fait, j’en suis sûr ! »

Au cri de son fils, le boulanger bondit dans le magasin. Xavier pointait un doigt accusateur sur Hugo qui, abasourdi, secouait la tête, les mots coincés dans la gorge. De quoi pouvait-on bien l’accuser ? Le boulanger s’avança à grands pas vers lui.

« Qu’est-ce qui t’a pris, vaurien ! rugit-il. 

– J’ai rien fait ! affirma Hugo en retrouvant la parole.

– Si tu l’as fait ! assura Xavier. Hier tu as dit que tu me détestais et tu m’as menacé. C’est toi qui as mis la terre dans le pétrin.

– Le pétrin ?! demanda Hugo déstabilisé, c’est quoi le pétrin ? Quelqu’un y a mis de la terre ?

– Ne fais pas l’innocent, gronda le boulanger. Tu as les mains pleines de terre parce que tu as mis de la terre dans le pétrin, la machine à faire la pâte à pain ! Tout est bon à jeter ! Je dois tout nettoyer, tout recommencer ! Ma deuxième fournée va prendre un retard fou !

– Il n’a pas fait ce dont vous l’accusez, affirma Patrice avec force. Nous avons passé tout notre temps ensemble et …

– Vous êtes tous de mèche, oui, le coupa Xavier.

– Je vais porter plainte, menaça le boulanger. Hors d’ici, maintenant ! tonna-t-il. Je ne vous vendrai plus jamais de pain ! »

Choqués, les cousins se retrouvèrent sur le trottoir les mains vides.

« Je suis désolé, soupira Hugo.

– Tu n’as rien fait, lui rappela Liliane.

– Et il n’a aucune preuve contre toi, puisque tu es innocent, le rassura Patrice.

– Ouais… En attendant, je vais aller acheter du pain à l’épicerie. Il est moins bon et c’est plus loin, mais tant pis. Attendez-moi à l’ancien lavoir, je vous y rejoindrai ! »

Sur ces mots, Hugo partit en courant. Il avait envie d’être seul pour ravaler ses larmes et digérer cette accusation injuste.

Les autres se mirent aussi en route, le cœur préoccupé. Le boulanger porterait-il vraiment plainte ? Même sans preuve ? Inquiets, les cousins avançaient la tête basse.

« On arrive à l’ancien lavoir, annonça Salomé après quelques petites minutes de marche.

– Qu’est-ce qu’on y lavait ?

– Le linge… et à la main ! Maman trouve que la machine à laver est l’une des inventions les plus utiles ! »

Devant eux se dressait un toit de vieilles tuiles, soutenu par des poutres en bois noircies par le temps. Ils s’assirent à l’ombre, sur la margelle du ruisseau canalisé. Salomé trempa sa main dans l’eau fraîche et la porta à la bouche.

« Mmmh ! Elle est délicieuse ! Vous voulez goûter ? »

Liliane et Patrice la goûtèrent à leur tour. C’était vrai, l’eau était délicieusement glacée.

« Est-ce que l’épicerie est loin d’ici ? demanda Patrice au bout d’un moment.

– Non, mon frère ne devrait plus tarder.

– Oh ! Regardez ! Je crois que c’est lui qui vient !

– Allons à sa rencontre !

– Ohé ! Hugo ! On arrive !

– J’ai le pain ! s’écria celui-ci en exhibant une miche ronde.

– Ça a été ?

– Oui. Allons au funiculaire, maintenant. On a été assez retardé. »

Les enfants firent un petit détour pour ne pas passer devant la boulangerie. En peu de temps, ils arrivèrent en vue d’un bâtiment bas en béton, posé sur le versant de la montagne. Quatre drapeaux pendaient mollement en haut de leurs mâts.

« La station du funiculaire, annonça Salomé non sans fierté.

– Elle s’intègre plutôt bien dans le paysage, jugea Patrice.

– Je vais voir les horaires ! » cria Hugo en s’élançant en avant.

« Alors ? demandèrent les autres quand ils l’eurent rejoint.

– Pas de chance, annonça Hugo. Une navette vient de partir. Il faudra attendre la suivante.

– Elle partira dans combien de temps ?

– Dans un peu moins d’une demi-heure.

– Tout ça à cause de Xavier, soupira Patrice en posant une main sur l’épaule de son cousin.

– Tu peux aussi bien dire que c’est à cause de moi, rétorqua celui-ci.

– Mais tu n’as rien fait ?! s’exclama Salomé.

– Rappelle-toi, je l’ai menacé, hier, après cette histoire de scarabées. Si je ne l’avais pas fait, il ne m’aurait sans doute pas accusé.

– Il l’a fait quand il a vu tes mains sales.

– Ouais. Je n’ai même pas eu le temps d’expliquer pourquoi…

– A part ça, je comprends que son papa soit furieux, remarqua Liliane. Mettre de la terre dans la pâte à pain… Quel non-sens et quel gaspillage !

– Je me demande bien qui a eu une telle idée.

– Moi je me demande surtout s’il va vraiment porter plainte. J’espère pas…

– Ça te fait peur ? s’enquit Patrice.

– Ouais… » soupira Hugo. 

Il y eut un instant de silence, puis Hugo reprit la parole :

« Dis, Liliane, comment tu as fait, hier, quand j’ai été méchant avec toi ? Comment tu as fait pour me pardonner, me faire un si beau dessin et prier pour moi ?

– Et bien… commença Liliane, j’ai d’abord prié et pleuré…

– Je suis désolé.

– Tu peux aussi débuter par là, suggéra Liliane mi-sérieuse, mi-taquine.

– Pleurer ? Moi ?

– Tout au moins prier et exprimer à Dieu tes sentiments. Ça ne sert à rien de les lui cacher, il les connaît déjà. Mais à toi, ça te fera du bien de les lui dire. »

Hugo s’assit sur une marche et se prit la tête entre les mains.

« Je suis triste et fâché et j’ai aussi peur…

– Ce qui m’aide toujours, précisa encore la jeune fille, c’est de dire merci.

– Merci pour quoi ?

– Ben hier, par exemple, j’ai dit merci à Dieu parce qu’au ciel je n’aurai plus d’asthme.

– Comme je t’ai fait du mal, regretta Hugo.

– Je ne voulais pas t’accabler, mais tu m’as demandé ce que j’avais fait. Toi aussi tu peux dire merci. Tu verras, ça fait beaucoup de bien.

– Merci pour quoi ? D’être accusé à tort ?!

– Tu peux remercier Dieu parce que lui, il sait que tu es innocent, suggéra Patrice.

– Et parce que tôt ou tard il rendra justice, compléta Salomé.

– Ouais, et parce qu’au Ciel, il n’y aura pas Xavier, maugréa Hugo.

– Qu’est-ce que t’en sais ?! »

Hugo sourit.

« Tu as raison. Peut-être qu’il y sera. Et j’espère qu’il y sera. Et s’il y sera, nous serons amis. 

– Ta maman m’a aussi expliqué que nous avons tous été faits par Jésus et pour Jésus, continua Liliane.

– Je sais, elle en parle souvent. Et pourtant, je l’oublie toujours à nouveau… J’ai été fait pour Jésus, répéta-t-il lentement.

– Je trouve cela tellement merveilleux ! s’exclama la jeune fille des étoiles plein les yeux.

– Pourquoi ?

– Cela veut dire que je ne suis pas sur la terre par hasard, mais pour Lui. Jésus ne fait jamais d’erreur, il n’en a pas fait non plus en me créant. Alors mon asthme n’est pas une erreur non plus et je n’ai pas besoin d’être malheureuse à cause de lui…

– Ah ! Je comprends ! l’interrompit Hugo le visage rayonnant. Maintenant je ne serai plus triste à cause de mes cheveux roux. Je vivrai pour Jésus avec eux, puisque c’est lui qui me les a donnés !

– C’est exactement ça ! approuva Liliane tout heureuse. Mais vraiment, il y a pire comme défaut ! C’est tellement joli !

– Je suis content que mes cheveux te plaisent, s’amusa Hugo.

– Et puis, ta maman m’a dit que nous devions vivre pour rendre gloire à Dieu et que je devais essayer de ressembler le plus possible à Jésus. Alors je me suis rappelé que Jésus a pardonné à ceux qui lui faisaient du mal et qu’il a toujours fait beaucoup de bien autour de lui.

– Je vois… » murmura Hugo. Il était devenu très sérieux.

Assis sur les marches de l’escalier, les quatre enfants baissèrent la tête et fermèrent les yeux.

« Merci Seigneur Dieu, pria Hugo, parce que tu es juste et que tu n’accuses jamais personne à tort. Pardonne, je t’en prie, les bêtises et les méchancetés que j’ai dites hier. Je pardonne aussi à Xavier. Permets, s’il te plaît qu’il croie en toi et qu’il t’aime. Aide-moi à te ressembler et à faire du bien autour de moi, comme toi tu l’as fait.

– Merci Seigneur, poursuivit Salomé, parce que tout a été fait pour toi. Moi, Hugo, Patrice, Liliane et aussi Xavier, nous avons tous été faits pour toi… »

Liliane et Patrice prièrent à leur tour. C’était la première fois qu’ils priaient ainsi tous ensemble, mais quels instants de paix ! Quand ils relevèrent la tête et ouvrirent les yeux, ils furent éblouis par la majesté des montagnes qui s’élevaient devant eux.

« Comme c’est beau, chez vous, s’extasia Liliane.

– C’est vrai, approuva Salomé. La création de Dieu est magnifique.

– Dans cinq minutes, ce sera l’heure du départ ! » les coupa Patrice en regardant sa montre.

Ils étirèrent les jambes et les bras, puis se levèrent. A cet instant, ils entendirent crier dans le village.

« On dirait la voix de Xavier » s’étonna Salomé.

A nouveau, ils entendirent : « Coco ! Coco ! T’es où ?! »

« Tu connais Coco ? demanda Liliane.

– C’est Nicolas, le petit frère de Xavier. Tout le monde l’appelle Coco. Il doit avoir quatre ou cinq ans. Mais il va sûrement le retrouver très vite, ne t’en fais pas.»

Liliane se souvint des jouets abandonnés dans le jardin. C’était probablement ceux de Coco… Alors que les enfants saisissaient leurs sacs et les remettaient sur leurs dos, ils entendirent encore les appels retentir, de plus en plus irrités.

« Regardez ! Voilà Xavier ! s’exclama soudain Salomé. Je crois qu’il nous a vus. »

En effet, Xavier courait dans leur direction. Hugo s’avança à sa rencontre. Ils allaient bientôt se rencontrer.

 « Salut Xavier.

– Salut le Rouillé ».

Les deux garçons se toisèrent un instant. Hugo parla le premier.

« Je t’ai entendu appeler ton petit frère.

– Il a filé, expliqua Xavier. J’ai intérêt à le retrouver vite, sinon mon père va me faire passer un sale quart d’heure.

– Pourquoi serait-il fâché contre toi ? » s’étonna Hugo.

Dans son dos, il entendait sa sœur l’appeler avec insistance : « Hugo, grouille-toi ! »

« J’étais censé le garder, grimaça Xavier. Mais je n’ai pas que ça à faire ! se défendit-t-il.

– Ça fait longtemps qu’il est parti, ton frère ? »

Cette fois, Hugo entendait sa sœur, son cousin et sa cousine l’appeler en chœur. Il devait se dépêcher, sans quoi ils allaient rater le funiculaire.

« Je ne sais pas, répondit Xavier. Mais ça fait déjà une demi-heure que je le cherche partout.

– Je peux t’aider » proposa Hugo.

Xavier le dévisagea tout étonné.

« Tu veux m’aider à le chercher ?

– J’avais autre chose de prévu, précisa Hugo en jetant un œil au funiculaire sur le point de démarrer, mais si ton frère est parti à l’aventure, il faut le retrouver avant qu’il ne se mette en danger. »

Xavier blêmit.

« Je n’avais pas pensé à cet aspect-là » balbutia-t-il. 

A cet instant, surgit Patrice.

« Qu’est-ce que tu fais, Hugo ?! Dépêche-toi, nous allons rater le funiculaire !

– Le frère de Xavier a disparu. Je vais aider à le chercher.

– Disparu ? C’est vrai ou c’est encore une mauvaise blague ? »

Patrice lança un regard courroucé sur Xavier qui baissa les yeux.

« Ça m’a malheureusement l’air d’être vrai.»

Hugo fit un signe aux filles pour qu’elles les rejoignent et résuma ce qui s’était passé. Rapidement, toute l’équipe voulut se joindre aux recherches.

« Bon, par où on commence ? demanda Hugo.

– J’ai été aux moulins, raconta Xavier, Coco aime beaucoup y aller, d’habitude, mais je ne l’ai pas trouvé. Puis j’ai couru jusqu’à la place de jeux, un peu plus loin, mais il n’y était pas non plus. Je suis aussi entré dans tous les magasins, mais personne ne l’a vu.

– Faisons deux équipes, proposa Patrice et prions le Seigneur de protéger Coco et de nous guider. 

– Prier ?! se récria Xavier. On n’a pas de temps à perdre !

– C’est en négligeant de prier qu’on perdrait notre temps ! répliqua Patrice.

– Dieu nous aidera, expliqua Salomé. Et nous avons bien besoin de son aide !

– Dieu écoute toujours nos prières, enchaîna Liliane.

– Vous parlez de Dieu comme s’il existait » se moqua Xavier.

Hugo s’empourpra :

« Je t’assure que si Dieu n’existait pas et s’il ne répondait pas aux prières, je ne t’aurais jamais proposé mon aide ! »

Xavier resta coi et les quatre cousins prièrent rapidement. Peu après, Salomé, Hugo et Liliane partaient d’un côté, tandis que Patrice et Xavier partaient de l’autre.

« Par où allons-nous ? demanda Patrice.

– Par ici » répondit Xavier en désignant une rue du doigt.

Ils se remirent en route. Quelques anciennes constructions s’élevaient le long du chemin. Devant l’une d’elles, ils aperçurent un vieillard qui prenait le soleil, assis sur un banc de bois.

« Demandons-lui s’il n’a pas vu ton frère, proposa Patrice.

– Ça ne sert à rien, il dort toute la journée, dépêchons-nous plutôt.

– Ça ne coûte rien de lui demander ! »

Patrice s’approcha du banc.

« Bonjour Monsieur ! N’auriez-vous pas vu un petit garçon de quatre ou cinq ans ? Nous le cherchons partout. Il a des cheveux bruns et porte un pantalon bleu avec un polo orange. »

Le vieux monsieur réfléchit un moment :

« Oui… J’ai vu passer un petit gars comme ça. Il courait par-là, précisa-t-il en désignant l’amont. Je crois bien qu’il pleurait. 

– Merci, Monsieur ! » s’exclamèrent les deux garçons d’une seule voix.

Ils firent quelques pas, puis Patrice décréta :

« Il faut appeler les autres. Si Coco est parti par ici, ça ne sert à rien qu’ils cherchent à l’autre bout du village.

– Je veux bien ! s’exclama Xavier désemparé. Mais comment ? »

Sans lui répondre, Patrice mit deux doigts entre ses lèvres et émit un puissant sifflement. Il savait que sa sœur reconnaîtrait sa manière de siffler et comprendrait qu’il fallait les rejoindre. Dans peu de temps, ils pourraient tous partir dans la bonne direction pour retrouver Coco.

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