Moments décisifs

En réponse au défi d’écriture #14 : le style télégraphique

Un jour automnal. Un clocher, une église, une croix, une porte, des fidèles, un prêtre, les bancs, un banc, ce banc, un visage, un regard, une douceur, un sourire, une femme, cette femme, elle, une fuite, une planque, des secours, au secours, la peur, la panique, la révolte, la colère, l’amour, la honte, le remords, les souvenirs. Entre une rencontre en Italie, une amitié naissante, des sentiments, les sentiments, une déclaration, un râteau, une reprise de contact, le Covid, le confinement, un amour naissant, des lettres passionnées, une incompréhension, un deuxième râteau, le silence, ce silence, long silence, six mois, six mois de silence, une blessure profonde, une blessure affective, deux être blessés et apathiques, cette femme, cet homme. Aujourd’hui, une messe, une femme, un homme. Ce soir, une discussion, quelques mots échangés, entre l’homme et la femme. Cet homme, épuisé, amoureux, transi ; cette femme, amoureuse, bavarde. Cet homme et cette femme.
Sans cette femme, avec une femme, plus de cette femme, toujours cette femme, sentiments, sentiments mêlés, confusion, amour, indécision, peur du rejet. Inspiration soudaine, déclaration. La femme, apeurée, paroles inquiètes. L’homme, rassurant, amoureux, délicat, longue tirade. Marche rapide, une caresse, débit de paroles, flots de paroles, deuxième caresse, elle, un regard. Un quai de gare, une demi-heure plus tard, discussion, attente, train, pas de train – en retard –, la même femme, le même homme, un ange de passage, un silence. Un regard, une main, ma main, main tremblante, sur son épaule, un câlin, un long câlin, des baisers, comme une évidence, ma fiancée et son fiancé, prêts à avancer.

V.