Nouvelles/contes·Prose

Le chant de la servante

Il était une fois il y a bien longtemps dans un pays lointain au milieu de collines verdoyantes et de petits ruisseaux, un magnifique château. Le maitre du château était un homme sévère, mais juste. Il veillait jalousement sur sa propriété et sur les gens de sa maison. Cet homme était veuf depuis fort longtemps car son épouse n’avait malheureusement pas survécu à un accouchement difficile. Le maitre avait beaucoup de serviteurs, mais il n’avait qu’un seul fils qu’il aimait tendrement. Dans ce pays-là, le temps s’étirait et les saisons se succédaient très lentement. Les jours s’écoulaient, mais… à tous petits pas de fourmis minuscules. Si bien que nul ne se pressait, nul ne s’agitait, même les chevaux ne piaffaient pas, ni les chiens n’aboyaient. C’était un royaume paisible et tranquille.

L’on vivait donc dans ce château d’une manière paisible et tranquille, mais joyeuse aussi ! Car occupait le château tout un orchestre de musiciens et de musiciennes ! Et comme le château était à la fois très grand et fait de matériaux spéciaux, on n’entendait aucun tintamarre désagréable lorsque les artistes s’entrainaient, ou accordaient leurs instruments. Question isolation, le maitre du château en connaissait un rayon !!

Voilà maintenant le moment du conte où un évènement imprévu vient déranger le cours paisible des jours qui passent… J’aurais aimé auparavant vous faire entendre l’orchestre et la qualité incomparable du jeu des musiciens, mais il se trouve que l’écriture ne permet pas réellement de mettre en valeur et à l’honneur la musique produite par les instruments divers et variés. Alors je vous invite à aller écouter un concert en quelque lieu de votre contrée. Et certainement vous pourrez alors davantage vous immerger dans l’ambiance de cette histoire insolite.

Vous voilà revenu de votre immersion dans la musique d’orchestre. Que vous l’ayez appréciée, ou non, vous êtes désormais dans l’ambiance du lieu. Je peux maintenant vous narrer l’évènement imprévu qui va venir bouleverser le cours paisible de l’histoire.

Le fils du maitre avait un amour immodéré pour les chevaux. Autant son père aimait la musique, autant le fils aimait les chevaux. Il pouvait passer des heures dans les écuries à brosser, soigner, parler aux chevaux. Et puis il partait dans les collines avec l’un ou l’autre de ses chers amis, il parcourait des miles et des miles et il ressentait là une liberté qui à la fois l’enivrait, mais aussi l’apaisait. Il était un cavalier d’excellence, il savait doser à merveille la prudence, et la griserie du danger éventuel.

Mais ce jour-là il fit une chute : on ne sait pourquoi, son cheval brutalement de ses quatre sabots avait freiné. Les traces étaient bien visibles… et on retrouva le fils inanimé quelques mètres plus loin. Quant au cheval, il avait disparu… Le fils fut allongé dans une chambre du château. Il respirait, mais il était inconscient. On fit venir tous les médecins du royaume, mais aucun ne put le soigner. Le jeune homme maigrissait, dépérissait, se mourait…

Il y avait une servante qui vivait dans ce château depuis… tellement longtemps… qu’elle-même ne savait plus nommer les jours, les mois, les années… et finalement cela importait peu… Mais cet homme qui se mourait, elle avait grandi en même temps que lui. Elle avait fait ses premiers pas avec lui, et puis il était devenu un jeune homme qui avait pris un peu d’âge … Et le voilà à présent étendu sur son lit, les yeux clos, sans mouvements… Le cœur de la servante pleurait, ses mains se joignaient, elle priait. Et elle se souvenait…

Elle se souvenait de sa mère, une femme discrète, et efficace qui avait servi dans le château des temps et des temps… Un jour, alors qu’elle était petite fille, elle avait désobéi à cette mère aimante qui l’avait avertie d’un danger à éviter :

« Ne monte jamais en haut de la tour, tu regarderais le paysage au loin, puis tu baisserais la tête pour apprécier la hauteur de la tour. Et là tu serais prise de vertige et tu t’écraserais au sol. »

Mais vous savez comme sont les petites filles curieuses…

Elle était montée, avait regardé le paysage, et sans même réaliser ce qu’elle faisait, elle avait baissé la tête vers le sol… Eh oui… elle était tombée en poussant un cri.  Ce cri, sa mère pourtant affairée aux cuisines l’avait entendu. Elle s’était précipitée. Sa fille était inanimée au pied de la tour. La mère s’était agenouillée auprès d’elle, elle avait posé une main sur son propre cœur, et l’autre main sur le cœur de sa fille. Et puis elle s’était mise à chanter. Un chant à nul autre pareil, un chant sans paroles intelligibles, un chant qui faisait vibrer les pierres de joie, un chant qui faisait se balancer les herbes de la prairie, un chant qui invitait tous les oiseaux à gazouiller. Et ce chant a duré… combien de temps ? On ne sait pas. Tous ceux qui habitaient le château à ce moment-là -ceux qui travaillaient dans les cuisines, ceux qui soignaient les animaux dans les écuries, ceux qui se reposaient dans les chambres, ceux qui bavardaient dans le salon- tous s’étaient approchés de la petite fille inanimée au pied de la tour. Et le chant avait apaisé les cœurs.

La mère avait chanté longtemps, et tranquillement.

Et puis la petite fille avait ouvert les yeux. Elle avait écouté le chant. Elle avait regardé sa maman. Elle avait souri. Et tout le monde avait souri, et tout le monde avait ri !

Alors lorsque la servante a entendu les pleurs du père, elle a su ce qu’elle devait faire. Elle est montée dans la chambre du fils, elle a posé une main sur son propre cœur, et l’autre main sur le cœur du fils. Le cœur ne battait plus. Elle s’est mise à chanter. Un chant à nul autre pareil, un chant sans paroles intelligibles, un chant qui faisait vibrer les pierres de joie, un chant qui faisait se balancer les herbes de la prairie, un chant qui invitait tous les oiseaux à gazouiller. Tous les occupants du château se sont approchés de la chambre, et le chant a apaisé les cœurs.

Elle a chanté longtemps, tranquillement.

Et puis le fils a ouvert les yeux. Il a écouté le chant. Il a regardé la femme qui chantait. Il a souri. Et tout le monde a souri, et puis tout le monde a ri !

Dans les contes merveilleux tout peut arriver… même le mariage d’une servante avec le fils du maitre. Mais si par coutume c’est ainsi que ce conte se termine, c’est à une autre fin que je souhaite vous inviter.

Lorsque tout s’assombrit, lorsque tout n’est que douleur, lorsque toutes les pistes se ferment, il y a toujours un avenir et de l’espérance. Lorsque la fillette est tombée inanimée, la mère a chanté l’espérance. Lorsque le fils était si près de la mort, la servante a chanté l’espérance. Alors même si ces lignes ne sont qu’un conte, celui-ci est inspiré par un autre livre qui parle d’espérance. Ce livre merveilleux s’appelle la bible. Ce livre merveilleux contient des livres merveilleux. Merveilleux parce qu’ils parlent certes des hommes et de la guerre, de la violence et de la haine, mais ils parlent aussi d’un Dieu qui s’est fait homme, et qui est venu apporter la paix.

Oui Jésus est notre paix, Il est mon espérance. Il peut être aussi la tienne.

Psaume 9/18 – Proverbes 23/18 – Proverbes 24/14 – Jérémie 29/11 – Romains 5/5 – Jean 3/16 et tant d’autres passages de la bible nous invitent à l’espérance

2 commentaires sur “Le chant de la servante

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